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Référendum d’entreprise : le décret qui précise les modalités de consultation des salariés est paru le 20 décembre 2016

samedi 11 février 2017

La loi Travail a généralisé le principe des accords majoritaires à 50 % des suffrages exprimés des organisations représentatives. C’est une avancée certaine en faveur de la démocratie sociale. Mais pour éviter des blocages elle donne aussi la possibilité aux organisations signataires qui seraient minoritaires ayant obtenu 30 % minimum des suffrages de demander l’organisation d’un référendum auprès des salariés concernés par l’accord. En supprimant le droit d’opposition, on passe ainsi d’une vision négative de la négociation à des modalités positives qui donnent la parole aux salariés eux-mêmes quand les signataires minoritaires et seulement eux le jugent nécessaire. Restait à préciser les modalités d’organisation de la consultation des salariés. C’est aujourd’hui chose faite…

Rappelons que la loi donne un mois aux organisations minoritaires pour formuler par écrit leur demande à la fois auprès des organisations non-signataires et de l’employeur qui, s’il a signé lui-même l’accord, est dans l’obligation d’organiser la consultation. Si au bout de 8 jours à compter de la demande, les signataires sont toujours minoritaires, l’employeur dispose de deux mois pour organiser le scrutin. Un protocole d’accord qui fixe les modalités de consultation doit être négocié entre l’employeur et les organisations signataires. Ces dispositions s’appliquent maintenant pour les accords sur le temps de travail et les accords de préservation et de développement de l’emploi.

La consultation doit avoir lieu pendant le temps de travail à scrutin secret sous enveloppe ou par vote électronique. Le protocole précise aussi la liste des salariés couverts par l’accord qui doivent donc être consultés. Il fixe par ailleurs, les modalités de transmission du texte de l’accord aux salariés, le lieu, la date et l’heure de la consultation et le texte de la question soumis au vote.

Le protocole doit être porté à la connaissance des salariés au plus tard 15 jours avant le scrutin. Il peut être contesté par les organisations représentatives auprès du tribunal d’instance dans les 8 jours. Le tribunal se prononce en référé et en dernier ressort.

Le résultat du vote fait l’objet d’un procès-verbal qui doit être porté à la connaissance des salariés par l’employeur et annexé à l’accord lors de son dépôt.

Le décret précise aussi les modalités de consultation des salariés lors de la signature d’accords avec des représentants du personnel ou avec des salariés mandatés par une ou des organisations syndicales prévues par la Loi Rebsamen. Ainsi, ces élus ou salariés mandatés signataires sont consultés sur les modalités d’organisation du vote. Les salariés doivent être informés au plus 15 jours avant la consultation. Les mandatés peuvent contester les modalités de la consultation auprès du tribunal d’instance qui se prononce en référé et en dernier ressort.

Souhaitons maintenant que ces différentes dispositions qui constituent un progrès de plus pour la démocratie sociale ne soient pas remises en cause par la future équipe au pouvoir quelle que soit sa couleur politique.


Sources