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Innovation en éducation : pourquoi pas l’école à l’envers ?

jeudi 28 février 2013

Il est important de montrer des innovations qui fonctionnent, par exemple celles qui associent enseignement et technologies numériques, elles mettent l’élève dans une position d’acteur de sa propre éducation et l’enseignant dans celle du soutien individuel à la réussite de chacun.

Notre site se fait souvent l’écho du bilan de la France en matière d’éducation, de formation des jeunes.
Les rapports de l’OCDE comme de l’Inspection générale montrent combien la France est inégalitaire, formant un petit noyau de super-élèves et délaissant un pourcentage bien trop élevé d’élèves en difficultés.

Ces critiques sont lourdes ;mais il est important de ne pas en rester là, de montrer aussi des innovations qui fonctionnent. Celles qui associent enseignement et technologies numériques se développent surtout hors de France, mais pourquoi ne pas s’en inspirer ?

Leur intérêt est de changer le cœur même du système. À un système basé sur le regroupement d’enfants ou de jeunes dans une même classe et face à un enseignant qui transmet un savoir, l’usage des technologies numériques inverse le fonctionnement. Des logiciels simples permettant aux enseignants de mettre leur cours en ligne, qui deviennent disponibles en version numérique. Les élèves peuvent les consulter et les suivre à tout moment et dans tout lieu, sur ordinateur ou téléphone portable, ils peuvent renvoyer des questions pour avoir des explications complémentaires. Les heures de présence à l’école deviennent des moments d’explications, de dialogue, de réalisation d’exercices à partir des éléments des cours numérisés, de suivi individualisé des élèves ; l’enseignant est toujours là, mais dans une organisation différente de sa fonction. …Et plus efficace, si les élèves se motivent pour visionner les cours eux-mêmes : des apprentissages réalisés, une réduction de l’échec scolaire dans les écoles qui y sont passées…

Ces expériences se multiplient aux Etats-Unis, mais aussi au Chili, en Afrique du Sud ou en Inde, car elles permettent un accès égal aux élèves éloignés des zones rurales de ces pays. Ce peut être aussi, pour les pays émergents ou en voie de développement, un moyen de diffuser l’éducation qui jusqu’ici est loin d’atteindre tous les enfants, de les alphabétiser réellement et de leur donner un socle de base suffisant. Car ces expériences constituent une alternative économique moins chère que le système éducatif à l’occidentale.

Mais surtout, elles mettent l’élève dans une position d’acteur de sa propre éducation et l’enseignant dans celle du soutien individuel à la réussite de chacun. Sans en faire une panacée, une révolution d’état d’esprit qui serait bienvenue dans les écoles et universités françaises !

Et pour prolonger l’interrogation, pourquoi ne pas étendre aussi cette pédagogie à la formation des adultes et pourquoi les formations syndicales n’utiliseraient-elles pas ces méthodes ?


PS :

Le site de WISE, qui décerne depuis peu le prix annuel de l’innovation en éducation, défini comme le « Nobel de l’éducation » : http://www.wise-qatar.org/ (en anglais)