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Les employeurs et les contrats très courts

mercredi 29 mai 2019

Alors que l’actualité sociale et la future réforme de l’assurance chômage sont dominées par la taxation des CDD, il est intéressant de comprendre comment les employeurs mobilisent les contrats très courts : très majoritairement pour remplacer un salarié absent. Le nombre de CDD de moins d’un mois a explosé en vingt ans, et les entreprises font appel à d’anciens travailleurs rapidement mobilisables pour des missions ponctuelles.

Une enquête de la DARES

D’après l’enquête « Offre d’emploi et recrutement » de la DARES (Ministère de l’emploi), 20 % des établissements qui recrutent en contrat de plus d’un mois déclarent également avoir recours à des contrats plus courts. Il s’agit de CDD d’un mois ou moins. Le recours à ces CDD a flambé depuis vingt ans, passant de 57 % à 83 % de la part des embauches entre 1998 et 2017. Le principal motif évoqué par les employeurs pour expliquer leur recours à ces contrats de très courte durée est le remplacement d’un salarié absent.

Qui occupe ces emplois ?

Les contrats de très courte durée concernent plus souvent des postes de manœuvres et d’ouvriers spécialisés ou d’employés et de personnels de services. Les secteurs les plus concernés sont les secteurs médico-sociaux, de la restauration ou de l’audiovisuel. Selon l’enquête, 74 % de ces établissements font appel à d’anciens salariés et près de 60 % disposent d’un vivier de personnes travaillant régulièrement pour eux en contrats très courts.

Une recherche courte

De ce fait, le temps consacré à la recherche et à la sélection des candidats par l’employeur est souvent relativement court. 27 % des recruteurs y consacrent moins d’un jour, et la moitié quatre jours au plus. 57 % des établissements fortement utilisateurs de contrats très courts enchaînent fréquemment ces contrats avec la même personne, alors que cette part n’est que de 24 % pour l’ensemble des établissements utilisateurs de ces contrats.

Ces CDD de moins d’un mois ne sont pas un tremplin pour l’emploi permanent

Les contrats signés sont de plus en plus courts. Ainsi en 2017, 40 % des salariés en CDD ont un contrat de moins d’un mois et un tiers des CDD ne dure qu’une journée.
Entre 2001 et 2017, la durée moyenne d’un CDD en France a été divisée par plus de deux, passant de 112 à 46 jours. Les contrats de moins d’un mois, qui représentaient 57 % des CDD en 1998, en représentent 83 % en 2017.

Après un CDD d’un mois ou moins, seuls 21 % des établissements déclarent proposer fréquemment à leurs salariés un CDD plus long, et 16 % un CDI. Les employeurs fortement utilisateurs de contrats de très courte durée sont plus susceptibles de poursuivre la relation d’emploi avec leurs salariés sous ce type de contrat que ceux qui y recourent moins fréquemment.

Alors que le marché du travail se précarise très rapidement pour la DARES, peut-être des modifications à venir dans le cadre de la future réforme de l’assurance-chômage.

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