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Les travailleurs à bas salaires en Europe

samedi 4 février 2017

Un salarié sur six dans l’Union européenne est un travailleur à bas salaire. Les situations diffèrent fortement entre États membres. La proportion de bas salaires parmi les salariés s’élevait à 17,2 % dans l’Union européenne (UE) en 2014. La zone euro en compte un peu moins : 15,9 %. Cela signifie qu’ils gagnent deux tiers ou moins du salaire horaire national brut médian. Il s’agit d’un niveau relatif et non en valeur absolue. Ces données, publiées par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, sont fondées sur les derniers résultats de l’enquête quadriennale sur la structure des salaires.

De grandes différences subsistent entre hommes et femmes ainsi qu’en fonction des tranches d’âges. Dans l’UE en 2014, 21,1 % des femmes salariées perçoivent un bas salaire, contre 13,5 % des salariés hommes. En outre, près d’un tiers (30,1 %) des salariés âgés de moins de 30 ans perçoivent un bas salaire, contre 14 % ou moins pour les tranches d’âges situées entre 30 et 59 ans.

Le niveau d’études joue également un rôle important : plus il est faible, plus la probabilité d’être un travailleur à bas salaire est élevée. Dans l’UE en 2014, tandis que 28,2 % des salariés ayant un faible niveau d’études étaient des travailleurs à bas salaires, cette proportion chutait à 20,9 % pour les salariés ayant un niveau d’éducation moyen et passait sous la barre des 7 % (6,4 %) pour ceux d’un niveau d’éducation supérieure.

Le type de contrat a aussi un impact important. 31,9 % des salariés en contrat à durée déterminée perçoivent un bas salaire, contre 15,3 % de ceux en contrat à durée indéterminée.

La proportion de bas salaires la plus élevée est en Lettonie, (25,5 %), en Roumanie (24,4 %), en Lituanie (24,0 %) ainsi qu’en Pologne (23,6 %), suivies de l’Estonie (22,8 %), de l’Allemagne (22,5 %), de l’Irlande (21,6 %) et du Royaume-Uni (21,3 %).

La proportion de bas salaires est la plus faible en Suède : moins de 10 % des salariés percevaient des bas salaires en Suède (2,6 %), en Belgique (3,8 %), en Finlande (5,3 %), au Danemark (8,6 %), en France (8,8 %) et en Italie (9,4 %).

Lorsqu’il est exprimé en standard de pouvoir d’achat (SPA), unité monétaire artificielle qui élimine les différences de niveaux de prix entre les pays, le salaire horaire national brut médian le plus élevé est 5 fois plus important que le plus faible.

  • Le salaire horaire brut médian le plus élevé en SPA a été enregistré au Danemark (18,5 SPA) ainsi qu’en Irlande (18,4 SPA), devant la Belgique (15,4 SPA), l’Allemagne et le Luxembourg (15,0 SPA chacun), les Pays-Bas et la Suède (14,5 SPA chacun).
  • Le salaire horaire brut médian le plus faible en SPA a été relevé en Bulgarie (3,6 SPA) ainsi qu’en Roumanie (4,0 SPA), suivie par la Lettonie (5,0 SPA) et la Lituanie (5,1 SPA).

Les différences entre États membres sont encore plus prononcées lorsque le salaire horaire brut médian est exprimé en euros (le plus élevé est 15 fois plus important que le plus faible).

  • Le salaire horaire brut médian le plus élevé en euros a été enregistré au Danemark (25,5 euros), devant l’Irlande (20,2 euros), la Suède (18,5 euros), le Luxembourg (18 euros), la Belgique (17,3 euros), la Finlande (17,2 euros), l’Allemagne (15,70 euros) et la France (14,50 euros).
  • Le salaire horaire brut médian le plus faible en euros a été observé en Bulgarie (1,7 euro) ainsi qu’en Roumanie (2,0 euros), suivie de la Lituanie (3,1 euros), de la Lettonie (3,4 euros) et de la Hongrie (3,6 euros).

Entre 2007 et 2015, la France régresse moins que la plupart des pays européens. Les « médians » ont partout vu leur niveau de vie se dégrader par rapport à celui des Français, la seule exception étant la Suède (où ce niveau de vie médian est passé de 105 à 107, soit + 7 % par rapport au niveau de vie médian en France, alors que la Suède ne le dépassait que de 5 % en 2007). La dégradation, relative, puisque par rapport à la situation française, est de 33 points au Royaume-Uni (qui passe de 122 à 89), de 34 points en Irlande (de 117 à 83), de 32 points en Grèce (de 76 à 44), de 19 points en Italie (de 96 à 77) et aux Pays-Bas (de 116 à 97).

Un salarié allemand sur quatre a un bas salaire contre un sur dix en France (hors apprentis). Conséquence des politiques d’emploi et de la répartition du travail. En France, la réduction du travail s’est faite sur la base des 35 heures et l’encadrement du temps partiel. Les salariés à temps partiel sont plus nombreux en Allemagne qu’en France (27 % contre 18 %) et 18 % des actifs travaillent moins de 20 heures par semaine pour 8 % en France. 45 % des femmes allemandes travaillent à temps partiel contre 30 % en France.

En matière de pauvreté, 5 pays font mieux que la France (base100) : Danemark et Autriche (106 %), Suède (103 %), Pays Bas et Finlande (102 %) mais notre pays reste dans le peloton de tête des pays où la pauvreté est la plus basse.


Références