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Poids des grands groupes

jeudi 12 avril 2012

Depuis un décret de 2008, la définition de l’entreprise – jusque là juridique, sous la forme d’unités dites légales – s’appuie dorénavant sur des critères plus économiques, intégrant les filiales tertiaires, qui dépendent des groupes, tout simplement parce qu’elles n’ont ni autonomie, ni même parfois de vraie consistance.

Définitions :

  1. une micro-entreprise : moins de 10 salariés ; chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros ;
  2. une PME : moins de 250 salariés ; chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ;
  3. une ETI (entreprise de taille intermédiaire) : moins de 5 000 salariés ; chiffre d’affaires inférieur à 1 500 millions d’euros ;
  4. une grande entreprise : au-delà de ces seuils.

Le paysage, dès lors, se modifie, s’affirmant nettement plus concentré : les grandes entreprises de plus de 5 000 salariés, unités légales de jadis, deviennent des ensembles dont le poids en effectifs ou dans la valeur ajoutée double. Tout simplement parce qu’une partie des PME sont des filiales de groupes.

Cette vision plus réaliste de la structure de l’économie a trois conséquences :

  1. - Elle met en évidence « l’extrême dualisme du tissu productif français » imputable au poids des grands groupes, dont 32 % sont sous le contrôle d’un groupe étranger. Ainsi on dénombrait, en 2009, dans les secteurs marchands non agricoles et non financiers 2,69 millions d’entreprises correspondant chacune à une seule unité légale et 44 000 groupes qui englobent plusieurs unités. Cette approche a le mérite de montrer le poids de ces groupes dans le tissu productif français : représentant 2 % des entreprises et 6 % des unités légales, ils emploient 64 % des salariés : 50 % dans les groupes français (36 000) et 14 % dans les groupes étrangers (8 000) ;
  2. - Le poids des entreprises industrielles et du secteur de la construction est nettement renforcé ; ainsi la part de l’industrie dans les effectifs augmente de 2points (27,5 %), dans le PIB de 2 points (14,7 %), dans la valeur ajoutée de 4 points (29,1 %), dans les exportations de 7 points (64 %) et dans les actifs nets de 18 points (43,2 %) ;
  3. - À l’exportation, 68 des grandes entreprises industrielles réalisent à elles seules 36 % du chiffre d’affaires exporté et 1 500 ETI industrielles en réalisent 22 %. Au total 1 568 entreprises représentent 58 % du chiffre d’affaires exporté !

Quand on rentre dans le détail du poids des quatre types de catégories d’entreprises, on obtient le tableau suivant :

En chiffres et en pourcentage

Catégories Nombre d’unités légalesNombre d’entreprisesEffectifs salariésValeur ajoutéeChiffre d’affaire à l’exportEn dépenses R et D
Moins de 10 salariés (microentreprises) 2 565000 2 555000 (95%) 2 355000 (19,5%) 22% 4,5% 1%
10 à 249 salariés(PME) 186 700 131 250 (4,87%) 3 530000 (28,9%) 22% 13.3% 11%
250 à 4 999 salariés (entreprises de taille intermédiaire) 10 140 4 576 (0,17%) 2 878000 (23,2%) 23% 33.5% 26%
5 000 salariés et plus(grandes entreprises) 24 937 217 (0,008%) 3 986000 (28,4%) 33% 48.7% 62%

Mais comme on n’arrête pas le progrès, la réflexion se poursuit, y compris au niveau européen, pour mieux ajuster l’approche des conglomérats diversifiés (par exemple Bouygues ou LVMH) qui sont constitués de segments relativement autonomes, exerçant des métiers différents, qui devraient être reconnus comme des ensembles en tant que tels. Cette opération de clarification devrait augmenter le nombre de grandes entreprises de 200 à 300 et à la marge les ETI d’une centaine.
Cet affinement ne modifiera pas vraiment le paysage.