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Portrait des télétravailleurs

samedi 21 décembre 2019

Le télétravail est un mode de travail qui se développe, tant en France qu’à l’international. Les définitions et perceptions n’en sont malgré tout pas encore complètement fixées, ce qui explique des variations importantes de statistiques selon les critères utilisés. Selon les enquêtes Sumer et Reponse de 2017 qui ont intégré des questions sur ce thème et s’appuient sur la définition européenne et le Code du travail, les télétravailleurs réguliers - qui pratiquent au moins un jour par semaine - sont encore une très petite minorité : 3 % des salariés. Mais, la pratique du télétravail ayant été facilitée par les ordonnances Travail de septembre 2017, de nombreux télétravailleurs occasionnels s’ajoutent à ces pratiquants réguliers pour aboutir à un total de 1,8 million de télétravailleurs soit 7 % des salariés. Des chiffres en progression.

Le télétravail est encore souvent informel

Dans les entreprises privées non agricoles de plus de 10 salariés, 25 % des salariés sont couverts par un accord collectif de branche ou d’entreprise pour le télétravail, en fait dans les grands établissements (+ de 500), ceux où la négociation collective est la plus développée, au contraire très peu quand il n’y a pas de représentation du personnel. Un cinquième des salariés (21,7 %), eux, suivent des règles définies par un accord individuel avec leur hiérarchie. Quant à la majorité (53 %), pour eux l’usage du télétravail est informel, inconnu de leur direction ou dans de très petits établissements.

Qui sont les télétravailleurs ?

Il faut prendre en compte que la pratique du télétravail suppose 3 conditions de base :
 que la personne soit dotée d’outils numériques à distance ;
 que l’organisation du travail rende possible la réalisation de tâches hors de l’entreprise ;
 et que le poste de travail ou les fonctions soient conçus avec une autonomie du salarié.
À cela s’ajoute la nécessité de la confiance.

Aussi n’est-on pas étonné que 61 % des télétravailleurs soient des cadres : 11 % des cadres sont des télétravailleurs réguliers et 15 % des télétravailleurs occasionnels, avec un focus sur les établissements où les cadres sont au forfait jours. 3,2 % des professions intermédiaires aussi sont des télétravailleurs réguliers, alors que le télétravail est beaucoup plus rare chez les employés (1,4 % d’entre eux seulement) et encore plus chez les ouvriers (0,2 %).

Parmi les cadres télétravailleurs, on rencontre particulièrement des :

% d’entre eux qui pratiquent le télétravail régulier
Cadres commerciaux et technico-commerciaux 16 %
Ingénieurs informatiques 14 %
Attachés commerciaux et représentants 13 %
Enseignants 12 %

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Les télétravailleurs sont presqu’autant des femmes que des hommes. Ce sont le plus souvent des salariés stables, en CDI, sous statut ou fonctionnaires. Ils utilisent de façon croissante le télétravail au fur et à mesure de leur ancienneté, ce qui explique que la plupart des télétravailleurs ont entre 30 et 49 ans, moins les plus jeunes. Mais aussi moins les salariés de 50 ans et plus. On les trouve surtout dans les grands établissements privés (4,5 % des salariés des établissements de + de 500 sont des télétravailleurs réguliers), plus dans le tertiaire que dans l’industrie, dans la fonction publique d’État où 16 % des cadres télétravaillent. Alors qu’ils sont très peu dans la fonction publique territoriale et quasiment inexistants dans l’hospitalière.

Le rythme de télétravail

Parmi les télétravailleurs réguliers, ils le pratiquent à :

45 % un jour par semaine
26 % 2 jours par semaine
29 % 3 jours par semaine

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Les motifs des salariés pour le télétravail

Les raisons de ce choix sont de plusieurs types.

Le premier qui s’impose concerne la distance et le temps de trajet. Plus ils sont longs, plus le télétravail s’impose chez les salariés. On retrouve particulièrement ceux qui sont à plus de 50 kilomètres de leur travail (9 % télétravaillent), l’Île-de-France (10 % des Parisiens et 5 % des habitants de la couronne), les salariés des grandes aires urbaines et particulièrement de leurs villes-centres.

Une deuxième raison est la présence de jeunes enfants de moins de 3 ans. Que ce soient des familles monoparentales ou des couples, le télétravail permet de garder les jeunes enfants certains jours de la semaine. À cela s’ajoute le télétravail occasionnel pour garder un enfant malade, ou un jour où l’école est fermée…

Le télétravail est aussi un choix pour des salariés en moins bonne ou mauvaise santé, en particulier 28 % des cadres ayant ce problème.

Dans cette étude, la Dares a remarqué que le télétravail est plus développé dans les entreprises en croissance, sans que l’on puisse encore déterminer si c’est la situation de croissance qui facilite la mise en route du télétravail ou si le télétravail est un facteur de croissance de la productivité. Car il est bien sûr un élément de diminution de la fatigue des trajets et de souplesse des horaires qui améliorent la qualité de vie au travail. D’autre part, en période de recherche d’économies d’énergie et de diminution des émissions de CO2, le télétravail est positif. Il fait des adeptes supplémentaires quand une difficulté surgit et rend difficile le déplacement domicile-travail ! Mais si tout travail n’est pas réalisable en télétravail, son développement est encore grandement possible, et se fera d’autant mieux par la négociation de son introduction dans les entreprises et administrations et des conditions de son intégration dans la vie collective des entreprises.
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