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Taxe d’apprentissage, une prédation légale

mercredi 2 mars 2011

Taxe d’apprentissage : ce qui intéresse les Grandes Ecoles (et sans doute d’autres établissements de formation), ce n’est pas l’apprentissage, c’est la taxe d’apprentissage

On apprend par le journal Les Echos que les Grandes Ecoles faisaient le siège du gouvernement pour empêcher la réduction d’un barème qui leur permet de ratisser largement la taxe d’apprentissage auprès des grandes entreprises. Les pouvoirs publics envisagent cette modification pour faire profiter l’apprentissage de nouveaux moyens de développement en utilisant la part de l’apprentissage qui peut être affectée à des établissement de formation ne pratiquant pas d’apprentissage.

On a ainsi la preuve que ce qui intéresse les Grandes Ecoles (et sans doute d’autres établissements de formation), ce n’est pas l’apprentissage, c’est la taxe d’apprentissage ! Ces dernières recueillent en effet une partie non négligeable de la manne d’un milliard d’€ de la taxe dite « hors quota » qui échappe à l’apprentissage, auprès des grandes entreprises principalement, soit, selon le quotidien, d’un quart à 10-15% de leur budget. On s’explique mieux alors l’écart de moyens entre les campus de certaines Grandes écoles et ceux des CFA ou LEP.

Et il faut bien constater qu’à ce jour les grandes entreprises s’intéressent davantage aux destinataires de leur taxe d’apprentissage qu’aux apprentis. Car si les grandes entreprises arrosent les Grandes écoles de taxe d’apprentissage, elles ont peu d’apprentis chez elles, laissant ce soin aux petites entreprises.

PDG de ma compagnie, j’ai fait HEC, j’envoie ma taxe à MON école (délit de copinage ?). Non ! Comprenez-moi, issu d’une grande école et non d’un CFA, je suis quand même plus attiré culturellement par les écoles de commerce que par les CFA de bouchers.

Ce captage de la taxe, ce détournement est une sorte de prédation légale.

D’abord parce que si une centaine de Grandes écoles pratiquent l’apprentissage, un plus grand nombre ne le fait pas, ce qui ne les empêche pas de recevoir de la taxe et de faire campagne pour en recevoir davantage.

Le ratissage de la taxe par les Grandes écoles et d’autres établissements de formation qui ne pratiquent pas d’apprentissage prive ainsi l’apprentissage d’une part de ses moyens. Ce que les pouvoirs publics tentent de remettre en cause, provoquant alors la réaction des profiteurs du système.

Pour mettre fin à cet état de fait la solution est simple : une petite loi qui dirait : les entreprises doivent obligatoirement verser leur taxe d’apprentissage à des centres d’apprentissage.

L’école sans centre d’apprentissage n’a pas droit à la taxe !