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A propos de LANG : intransigeance contre compromis

dimanche 27 juillet 2008

Avec le cas Jack Lang et le vote des modifications institutionnelles, on a un exemple d’une certaine culture politique française : tout ou rien.

Aucune disposition du texte n’est aggravante sur le plan démocratique, chaque petit changement est positif, mais non, l’opposition refuse de voter.
Avec une posture d’exigences intransigeantes : la majorité doit nous prendre tous nos amendements. Et comme la majorité ne reprend pas tous leurs amendements, mais seulement quelques uns d’entre eux ; on vote non.
Refus du compromis, c’est-à-dire refus d’accepter une avancée même partielle, car l’on prétend à une avancée totale… que l’adversaire politique ne peut ou ne veut accepter, car lui aussi pratique l’intransigeance.

Ce refus est aussi significatif, comme l’écrivent les quatre députés socialistes qui ont signé une tribune dans Le Monde, de ce que l’on considère comme essentiel : le contenu du texte ou celui qui en est à l’origine ? Puisque le texte est celui de l’adversaire, on doit le rejeter. Ce qui est pris en compte, ce ne sont pas les propositions, mais la nécessité de s’opposer. « Réflexe pavlovien » comme l’écrivent Valls et ses amis. Le texte est mauvais du seul fait que l’on s’oppose à son initiateur.

C’est avec cette culture du refus du compromis que des syndicats et des corporations diverses et variées se sont construites.

Combien de fois la CGT a t’elle refusé de signer un accord au motif « qu’il ne va pas assez loin » ?

Combien de fois, tel syndicat a considéré que l’essentiel était de s’opposer au patronat, non de signer un réforme …qui ne peut être positive puisque soutenue par l’adversaire !

Le refus de se mettre dans une logique de compromis est à la source de l’infantilisme politique et social français qui distingue notre cher pays de bien d’autres nations européennes. Même si cette culture n’est pas celle de tous les représentants politiques et sociaux, elle est encore trop présente dans les attitudes de leaders comme de la base.

Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens. Robespierre fait fonctionner la guillotine avant d’en périr, les communistes stigmatisent l’adversaire de classe et ses alliés objectifs, les patrons préfèrent un syndicaliste licencié à un syndicaliste qui négocie, autant d’exemples d’une culture du refus de prendre en compte ce que l’autre dit parce qu’il est l’adversaire ; cette pratique dessert les responsables politiques et sociaux. Elle pousse le peuple à des exigences extrêmes et à des comportements radicaux et populistes.

En ce cas, l’attitude du PS est anti-pédagogique alors même que la classe politique est de plus en plus rejetée par des citoyens en mal de compréhension. La relève dans le PS si elle veut être utile doit tenter d’apprendre aux siens à se réapproprier la notion d’intérêt général.... En son temps, un leader syndical avait aussi décidé de soutenir une réforme décidée par la droite. On sait les hurlements que cette attitude avait provoqués. Notat, Lang, même combat ?