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Dialogue social dans les TPE et relations syndicats-politiques

jeudi 26 août 2010

Le refus de la majorité du Parlement de voter les termes du projet de loi sur le dialogue social dans les TPE suggère plusieurs sujets de réflexion.

Ce refus ne se résume pas en effet au coup d’éclat du leader de l’UMP à l’Assemblée nationale, JF Coppé qui a trouvé ici une occasion de marquer des points pour sa carrière. Les réticences des parlementaires UMP s’expliquent d’abord par le fait que les patrons de PME et de petites entreprises sont le cœur de l’électorat de la droite. Le mécontentement de ces électeurs était d’autant plus redoutable qu’il s’ajoutait aux difficultés actuelles de la majorité.

Il faut bien constater que ni le Gouvernement, ni les syndicats, ni l’UPA partisane du projet, ne sont parvenus à lever la fausse interprétation que les adversaires du projet ont diffusée dans l’opinion. Le projet de loi proposait la création négociée de commissions paritaires professionnelles territoriales. La CGPME a fait croire à des élus - qui souhaitaient le croire -, que la loi imposerait une représentation des salariés de petites entreprises DANS les entreprises.

La réussite de cette tromperie conduit à un double constat :

 L’absence d’intérêt manifesté par les salariés des petites entreprises ou l’incapacité des syndicats à faire que ces salariés expriment leur soutien au projet. Des patrons mobilisés contre des salariés immobiles …le rapport des forces était déséquilibré.

 L’image négative des syndicats dans une grande partie du patronat de PME et des élus de droite. Beaucoup de patrons de PME, de nombreux élus de droite partagent ce point de vue exprimé récemment par Y. Gattaz ancien président du CNPF : « les syndicats sont nuisibles ». Après tant d’années de négociations et de lois sociales, les syndicats continuent d’avoir cette image d’ « empêcheurs de tourner en rond » dans les entreprises et le pays. Malgré tous leurs efforts de communication, leurs passages dans les médias, les syndicats ne franchissent pas l’appréhension patronale et de la droite. Est-ce que quelques épreuves de force à répétition des aiguilleurs du ciel et les cheminots irascibles, etc. alimentent cette peur ou fait-elle partie du capital culturel de la droite française ? Les deux probablement.

Au fait, quelles sont les relations – en dehors des confédérations - entre syndicats et partis politiques ? Quand donc responsables syndicaux locaux et élus politiques de droite comme de gauche se voient-ils, confrontent-ils leurs idées, leurs analyses, leurs positions ? Ils se connaissent par les médias, non par la discussion directe. Combien de députés se sont rendus dans les locaux de l’union départementale d’un syndicat ? Et réciproquement combien de syndicalistes ont-ils discuté de façon informelle avec un parlementaire ? On se parle quand il y a une crise, une fermeture d’entreprise, etc. Mais le reste du temps ?

Deux mondes, deux mondes qui s’ignorent, qui se méfient, qui accumulent les représentations déformées de l’autre. Cette ignorance réciproque est bien sur un handicap à la vivacité de la démocratie sociale comme politique. Il existe des cycles de découvertes de l’armée, de l’entreprise …Une initiative identique visant la connaissance du monde syndical et politique serait peut-être bienvenue.