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Dialogue social : on réforme ?

lundi 1er mai 2006

Deux rapports sur le dialogue social viennent d’être rendus publics.

Celui de M. Chertier examine les relations entre partenaires sociaux et Pouvoirs publics et ouvre des pistes de réforme : construction d’un agenda de réformes entre partenaires et gouvernements, respecter d’une période de négociation avant toute initiative législative, restructuration des lieux de concertation en s’appuyant sur un Conseil Economique et Social réformé.

Le rapport de M. Hadas-Lebel traite, lui, de la représentativité des syndicats, de la négociation collective et du financement des syndicats. Lui aussi ouvre des pistes en distinguant pistes d’adaptation et pistes de transformation.

Ces deux rapports sont fondamentaux. Ils affirment avec sérénité que le dialogue social ne peut être poursuivi avec les mêmes méthodes et les mêmes règles qu’aujourd’hui. Il est médiocre en l’état. C’est sur l’accord avec ce diagnostic et donc l’acceptation de réformes que va se jouer la suite : enterrement discret comme trop de rapports antérieurs ou lancement d’un processus d’adoption de changements. Mais qui veut changer ?

M. de Villepin, adossé à ces rapports, pourrait ainsi racheter sa pitoyable aventure du CPE en lançant et en réussissant l’une des réformes dont le pays a le plus besoin. Il entrerait dans l’histoire. Mais le voudra-t-il ? Le pourra-t-il ? Les partis ont aujourd’hui les yeux fixés sur 2007. Pourtant l’adoption de cette réforme par le Parlement dégagerait le terrain pour la majorité qui sera alors élue. Les syndicats ? Peu de réaction pour l’instant.

Certains ne souhaitent pas changer de règles afin de poursuivre leur train-train qui leur apporte une petite rente de situation dont ils se contentent.
D’autres veulent seulement entrer dans le jeu, quelles que soient les règles.
D’autres ont la religion du rapport de force physique et donc se moquent des règles de la négociation sociale. Le silence assourdissant de la CGT interroge, les réserves de FO, comparé à l’accueil intéressé fait par la CFDT. Le patronat ? Là c’est la prudence. Il est vrai que les patrons de grandes entreprises sont indifférents à ce thème. Ils s’arrangent chez eux et peu leur importe que la société aille mal puisque leur entreprise va bien. Les medias préfèrent commenter les grèves et compter les manifs. Le dialogue social et ses règles, ce n’est pas ça qui fait vendre leurs produits. L’arc des réformateurs une fois de plus affronte l’assemblage des conservateurs. Une première bataille va s’ouvrir à la Commission de la négociation collective.

A suivre, passionnément.