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L’Europe : un enjeu central

mercredi 3 mai 2017

Un des enjeux les plus saillants de ce deuxième tour de l’élection présidentielle est constitué par l’Europe et le futur positionnement de notre pays dans l’UE.
L’Euro ou pas l’euro ? Souverainisme « monétaire, législatif, territorial, économique », ou « l’Union européenne est un outil de souveraineté » pour la France ? « Référendum sur notre appartenance à l’Union européenne » ou « Conventions démocratiques dès la fin 2017 » dans toute l’Europe ? « Assurer une capacité de défense autonome dans tous les domaines » ou « créer un Conseil de sécurité européen » ? Voilà ce que disent les deux candidats.

En fait, malgré quelques inflexions de dernière minute, c’est l’avenir de la France qui se joue dans cette élection, entre son statut de simple puissance moyenne, si elle sort de l’Europe, et celui de membre fondateur d’un ensemble de près de 500 millions de personnes, de la première économie du monde, du modèle social le plus protecteur face aux puissances économiques mondiales, Etats-Unis et bientôt Chine.

Pourtant, l’UE a beaucoup perdu de l’appétence des citoyens par un trop grand libéralisme, l’absence de vision d’avenir et la fréquente défausse des gouvernements sur l’UE pour les problèmes rencontrés dans leurs pays.

En fait, l’UE a besoin de repenser son sens, ses valeurs, ses objectifs d’avenir pour retrouver la confiance et l’envie des Européens. Les 27 pays européens ont commencé à s’y essayer en fêtant les 60 ans du traité de Rome qui a créé l’Europe. Mais ce n’est qu’un début…
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L’Europe : 60 ans et un avenir

À l’occasion des cérémonies du 60ème anniversaire du Traité de Rome, les 27 pays de l’UE ont renouvelé la promesse d’un avenir commun à travers une déclaration. La Grande-Bretagne était absente. La cérémonie s’est déroulée à l’endroit même où fut signé le traité fondateur de Rome, il y a 60 ans, dans la salle des Horaces et des Curiaces du Palais des Conservateurs.

Le texte met en avant les réalisations de l’Union européenne : l’unité qui a vaincu les divisions millénaires, la paix, des institutions communes et des valeurs fortes, une grande puissance économique assurant des niveaux de protection sociale et de bien-être sans pareils.
Mais cette satisfaction n’empêche pas la lucidité sur les défis du monde actuel tant au niveau international que sur le plan intérieur (après le Brexit) et sur les besoins des citoyens en termes de sécurité et de nouvelles opportunités.

Aussi, la déclaration préconise un renforcement de l’Union européenne, plus unitaire et plus solidaire encore, tout en reconnaissant des approches différentes comme l’indique le texte : « Nous agirons de concert, si nécessaire à des rythmes différents et avec une intensité différente, tout en avançant dans la même direction, comme nous l’avons fait par le passé, conformément aux traités et en laissant la porte ouverte à ceux qui souhaitent se joindre à nous plus tard. Notre Union est une et indivisible ».

4 objectifs sont particulièrement mis en avant pour les 10 ans qui viennent :

  • Une Europe sûre et sécurisée avec « des frontières extérieures sécurisées et qui dispose d’une politique migratoire efficace, responsable, s’inscrivant dans la durée et respectant les normes internationales ; une Union déterminée à lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée » ;
  • Une Union qui favorise « une croissance soutenue et durable, grâce aux investissements, à des réformes structurelles et à des efforts en vue de l’achèvement de l’Union économique et monétaire ; une Union où les économies convergent ; une Union où l’énergie est sûre et financièrement abordable, et l’environnement propre et sûr » ;
  • Une Europe sociale qui « favorise le progrès économique et social ainsi que la cohésion et la convergence, tout en veillant à l’intégrité du marché intérieur ; une Union qui prenne en compte la diversité des systèmes nationaux et le rôle essentiel des partenaires sociaux » ;
  • Une Europe plus forte sur la scène mondiale, « qui œuvre à la stabilité et à la prospérité dans son voisinage immédiat, à l’est et au sud, mais aussi au Proche-Orient, dans toute l’Afrique et dans le reste du monde » ; « une Union déterminée à renforcer sa sécurité et sa défense communes ».

En conclusion, la déclaration réaffirme que « l’Europe est notre avenir commun ».

Pour le Président de la République François Hollande : « l’Europe avance et elle doit avancer encore plus vite parce que les problèmes sont là et qu’on ne peut pas les régler simplement en imaginant qu’en mettant des barbelés, des murs, des frontières avec des miradors on pourra se protéger de tout ce qui vient du reste du monde. Non ! Si l’on veut que le monde change, il faut que l’Europe soit plus forte et que la France prenne toute sa part dans cette Europe-là ».

Une première initiative pour les droits sociaux

Le 26 avril, le Président de la Commission a présenté une proposition de mesures sociales pour le socle européen des droits sociaux : 20 principes et droits pour « replacer, comme il se doit, les priorités sociales au centre des travaux de l’Europe », avec « le socle européen des droits sociaux et le premier ensemble d’initiatives qui l’accompagne » dont il souhaite l’approbation par les instances européennes avant la fin de l’année.

En 3 thèmes : égalité des chances et accès au marché du travail, conditions de travail, protection et inclusion sociales. S’ajoutent des initiatives sur l’équilibre vie professionnelle et privée des aidants, information des travailleurs, accès à la protection sociale, et temps de travail ainsi qu’un tableau de bord social pour suivre les mises en œuvre et les résultats dans les États membres.


Sources :