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Représentativité, une simulation stimulante

vendredi 9 janvier 2009

Que faire quand on se retrouve avec un score de 10% aux élections d’entreprise ?

Nous avions relaté le cas d’une élection d’entreprise qui avait donné les résultats suivants : CGC : 70,6% des suffrages, CGT : 11,5%, FO : 7,9%, CFDT : 7,5%, CFTC : 2,5%

Les trois dernières organisations sont donc éliminées, elles ne peuvent participer aux négociations de l’entreprise et perdent leur délégué syndical. La CGT peut y participer, mais sans droit de les valider (faute du quorum de 30%) ni celui de s’y opposer.

Ce résultat fournit alors un exercice de simulation aux DRH et syndicalistes.

Pour la DRH, comment se passeront les négociations futures ? Seuls 2 syndicats peuvent être signataires. Si la CGT ne signe pas, la CGC peut-elle juridiquement signer pour tous les collèges ? Comment donc faire fonctionner les relations sociales dans l’avenir ? Faut-il jouer avec le syndicat majoritaire seulement ou avec la CGT aussi ? Et que faire avec les autres ?

Face à ces pourcentages que doivent décider les militants syndicaux autres que ceux de la CGC ?

Pour FO, CFDT et CFTC, et dans une certaine mesure pour le CGT aussi, l’heure des choix est arrivée. Deux stratégies sont possibles :

Attendre ?

Leurs militants peuvent décider d’attendre les prochaines élections pour tenter de faire mieux. Ils pourront faute de négociations, afficher leurs positions sur les panneaux d’information, distribuer des tracts et attendre une faute de la CGC pour l’exploiter à leur profit. Mais c’est compter sur l’adversaire.

Ou s’allier ?

Ils peuvent aussi décider des alliances formalisées, voire des fusions. Ainsi, CFDT et CFTC peuvent atteindre les 10 points fatidiques en s’unifiant…Ces deux peuvent aussi fusionner avec FO, mais le regroupement ne permet pas d’atteindre les 30% qui offre le droit d’opposition. On peut imaginer différents duos, ou trios avec ou sans la CGT. Car pour la CFDT et FO peuvent se poser aussi le problème de leurs rapports avec la CGT et de ce qui fait aujourd’hui la marque de leur originalité. Mais, en ces matières, tout dépend aussi localement des relations humaines entre les militants et représentants de ces organisations, et de leur capacité à faire évoluer leur environnement autour d’objectifs partagés.

En tout cas voila une belle occasion de voir ce qui l’emporte dans le destin des syndicalistes : ma maison d’abord ou la maison syndicale ? L’irrédentisme des militants à vouloir conserver leur sigle même minoritaire et sans effet sur la politique sociale de l’entreprise ou le souci de l’efficacité qui passe par le rassemblement en vue d’un meilleur rapport de force, projets concrets à l’appui ?

On demande metteur en scène, italien de préférence

Scenario idéal pour un film d’aventures syndicales. Sans doute un metteur en scène italien serait le bienvenu.


 

 

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