samedi 20 juin 2015
La France est un des pays industrialisés les moins syndiqués. Les Français ne voient pas bien l’utilité d’un syndicat. Entre l’entreprise et la branche, le contrat et la loi, les institutions de protection sociale, la compréhension ne va pas de soi pour connaître le rôle d’un syndicat (voir la loi sur le dialogue social, suite à l’échec des négociations paritaires). Les différents gouvernements, relayés par les médias, s’approprient souvent le bénéfice des négociations paritaires et rejettent sur les syndicats les points de blocage.
Pourquoi se syndiquer ? La France a choisi la citoyenneté et l’universalisme. Aussi, que l’on soit syndiqué ou pas, on bénéficie des mêmes avantages, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays, où certains droits sont liés à l’acte de se syndiquer : indemnités chômage, retraites, assurances, augmentation de salaires…
Que dit ce sondage ? : [1] L’utilité des syndicats est remise en cause par 54 % des sondés et leur action est jugée sans effet pour 41 %. Bien sûr, la focale partisane influence les réponses. Plus on va vers la gauche, plus on juge les syndicats utiles (70 % pour les proches du PS et l’inverse pour les proches de l’UMP). Le statut a aussi son influence. Les salariés du public les jugent utiles à 57%, les salariés du privé à 48%, ceux à leur compte à 35 %, les chômeurs à 22 %, les retraités à 41 %.
Mais qu’en pensent les jeunes de 18 à 34 ans ? : Ils sont plus positifs que toutes les autres catégories d’âge pour toutes les questions posées. Ils sont 59 % à juger utiles les syndicats pour les 18-24 ans et 50 % pour les 25-34 ans.
Aux questions :
Aux syndicats maintenant de transformer cette sympathie en adhérents, sachant qu’ils doivent dépasser deux handicaps : une rentrée de plus en plus tardive des jeunes dans le monde du travail pour cause d’études et une embauche en CDI après plusieurs années de précarité.
[1] * Sondage OpinionWay-avril 2015
Echantillon de 1010 personnes, représentatif de la population française, âgées de 18 ans et plus, méthode des quotas, critères de sexe, d’âge, de catégories socio-professionnelles, catégories d’agglomération, de région de résidence.