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Chômage, temps partiel, où en est-on ?

samedi 17 février 2024

Le taux de chômage au sens du BIT en Europe : est de 6,4 % en novembre 2023, il continue de reculer, signe d’un marché du travail dynamique. Le nombre de personnes sans emploi dans la zone euro atteint 10,97 millions en novembre, soit 100 000 de moins qu’en octobre, précise l’enquête Eurostat.

  • En France, le taux de chômage a reculé de 0,4 % au cours de l’année 2022 en France métropolitaine. Au 3ème trimestre 2023, le chômage augmente légèrement à 7,4 % de la population active en France (hors Mayotte). Il retrouve son niveau du deuxième trimestre 2022, mais il reste nettement au-dessous de son pic de mi-2015 (-3,1 points).
  • Le sous-emploi (personnes ayant un emploi à temps partiel, qui souhaitent travailler plus) diminue légèrement (-0,1 point). Il se situe à 1,5 point sous son niveau de fin 2019. Il concerne le travail intérimaire, les CDD, les stages…
  • Le halo du chômage, qui concerne des personnes considérées comme inactives mais qui souhaiteraient un emploi sans pour autant être disponibles et qui ne le recherchent pas, diminue également.
  • Le taux d’emploi à temps partiel des 15-64 ans augmente très légèrement au 3ème trimestre 2023 (+0,1 point) à 11,4 %, au même niveau qu’au 1er trimestre 2023. En conséquence, la part du temps partiel dans l’emploi atteint 17,4 % (-1,4 point de son niveau de fin 2019).

La part des actifs occupés à temps partiel diminue depuis 2015 avec l’amélioration de la situation de l’emploi : 17,3 % des salariés en 2022 sont à temps partiel, selon l’INSEE (19,7 % en 2014). En 45 ans, la part des salariés à temps partiel a été multiplié par trois :

  • 1 million de salariés à temps partiel en 1975, 4 millions de salariés à temps partiel en 2022. Depuis 2015, la part de temps partiel diminue pour revenir à son niveau de 1990.

Qui est concerné ?

Les femmes, plus d’une femme sur quatre travaille à temps partiel (26,7 %) contre moins d’un homme sur dix (7,5 %). Les plus jeunes et les plus âgés : 25,8 % des 15-24 ans et 24,3 % des 55 ans et plus sont à temps partiel. Les employés : 29,9 % des employés sont à temps partiel contre 9,2 % des cadres.

  • Si l’emploi s’améliore, il est possible que dans les années qui viennent, le temps partiel diminue, mais le retour de l’inflation pousse les plus modestes à travailler davantage.
  • Cela dépendra aussi de l’impact des dispositifs des mesures publiques (réforme des retraites, travailleurs âgés).

En 2022, le temps partiel subi concerne encore 1,2 million de personnes.

  • Pour mesurer le temps partiel subi, on demande aux personnes concernées si elles souhaitent travailler davantage. Celles qui répondent « non » ne sont pas comptabilisées comme employées en temps partiel subi. Ce chiffre sous-estime le phénomène car une partie des personnes interrogées ont abandonné l’idée de travailler davantage.
  • Au total, un quart des salariées indiquent ne pas avoir trouvé un temps complet (Insee 2022). Pour les femmes parmi les 75 % restantes, 29 % ont opté pour le temps partiel « pour s’occuper des enfants ou d’un autre membre de la famille ».
    Parfois par choix mais aussi du fait de manque de places d’accueil de jeunes enfants, du coût de l’hébergement des personnes âgées ou de l’inégal partage des tâches ménagères.
  • Ce temps partiel subi est deux fois plus fréquent chez les ouvriers (36 % des emplois à temps partiel) que chez les cadres (18 %) selon les données de l’Insee en 2022. Au total, un peu plus de 120 000 cadres à temps partiel voudraient travailler davantage, soit cinq fois moins que des employés (620 000).

Le temps partiel regroupe des réalités très contrastées, de l’emploi occupé faute de mieux en attendant un temps complet, au temps partiel choisi pour se consacrer à d’autres activités que le travail.

  • En matière de temps partiel, les inégalités de genre et de milieu social se cumulent. Les trois quarts des salariés en temps partiel subi sont des femmes.
  • Une grande partie des travailleurs pauvres sont en réalité des femmes peu qualifiées payées sur la base d’un Smic à temps partiel. Un salarié peut avoir une rémunération inférieure au seuil de pauvreté mais ne pas être pauvre parce qu’il vit avec un actif bien mieux payé.
  • Depuis 2015, le nombre de postes à temps complet a augmenté de 1,6 million, mais celui des temps partiels a baissé de 350 000 : résultat d’une hausse de 80 000 chez les hommes et d’une baisse de 437 000 chez les femmes. Ces dernières ont bénéficié de l’amélioration de la situation du marché du travail pour passer à temps complet.

À plus long terme, l’évolution du temps partiel dépendra de nombreux paramètres comme les capacités d’accueil des jeunes enfants, la durée légale du travail et les arbitrages entre pouvoir d’achat d’un côté et temps libre de l’autre.


Références