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Participation des salariés et performance sociale des entreprises

samedi 12 février 2011

Le Conseil d’analyse stratégique, CAS, qui a succédé au Plan et est en quelque sorte le bureau d’étude et de prospective des pouvoirs publics, vient de publier une étude sur la participation des salariés et la performance sociale des entreprises.

La démarche de l’étude est le croisement des effets de la participation financière avec d’autres formes de participation non financières sur la performance sociale de l’entreprise. La performance sociale est mesurée par le taux d’absentéisme. Ce taux est considéré comme indicateur de l’effort des salariés et reflétant le climat social et les conditions de travail.

L’apport essentiel de l’étude est de montrer qu’isolées les différentes formules de participation financières ou non financières ont moins d’impact sur la performance sociale que lorsqu’elles sont combinées. C’est le mixage qui est le plus performant.

L’étude prend en compte dans la participation financière les plans d’épargne d’entreprise, l’intéressement, la participation financière et l’actionnariat. Pour ce qui est de la participation non financière l’étude prend surtout en compte l’autonomie dont dispose les salariés. (autonomie horizontale, fixation d’objectifs et non de tâches précises, autonomie verticale, les salariés pouvant régler eux-mêmes incidents.)

Ainsi :

  • - L’autonomie dans le travail et le plan d’épargne d’entreprise améliorent chacun la performance sociale, mais lorsqu’ils sont associés la performance sociale augmente davantage.
  • - L’actionnariat des salariés n’est un atout dans la performance sociale que si une représentation des salariés au conseil d’administration est mise en place. Et la performance grandit encore en cas d’association des salariés actionnaires.
  • - Les différentes techniques de communication (boite à idée, journal d’entreprise, journées portes ouvertes, charte d’entreprise, etc.) n’ont d’impact que si les salariés peuvent les relier à l’existence d’un plan d’épargne d’entreprise.
  • - Les discussions avec les représentants des salariés ont d’autant plus d’effet qu’un plan d’épargne permet de montrer que ces échanges se traduisent par du concret.

On pourra regretter que la négociation dans l’entreprise ne soit pas prise en compte pour en mesurer l’impact sur la performance sociale en lien avec d’autres dispositifs. Pas plus d’ailleurs que la place faite aux organisations syndicales.

Reste que ce travail encourage à ne pas regarder les différents dispositifs existants, financiers ou non, séparément les uns des autres.

Il devrait aussi inciter à ce que les représentants des salariés discutent de ces questions avec les salariés. Il doit aussi les pousser à utiliser l’absentéisme comme un indicateur d’alerte qui appelle des solutions et intervenir de façon préventive.

L’étude se conclut par la suggestion de création d’un indice de participation sociale, rejoignant en cela les propos des sénateurs ayant réalisé un rapport récent sur l’entreprise. Voir article sur le site.

Clin d’œil historique :

Il y a quarante ans, le 17 août 1967, le général de Gaulle signait l’ordonnance sur « la participation des salariés aux fruits de l’expansion des entreprises. »