1. Accueil
  2. > Environnement économique
  3. > Politiques publiques
  4. > Un plan d’urgence pour les plus démunis frappés par la (...)

Un plan d’urgence pour les plus démunis frappés par la pandémie

samedi 9 mai 2020

Ceux qui s’en sortaient jusque-là avec des petits CDD ou des missions d’intérim, le RSA, la cantine pour les enfants ou parfois l’économie informelle souffrent durant la pandémie. De nombreuses associations et organisations syndicales ont alerté le gouvernement sur des problèmes de précarité alimentaire, de hausses des prix des fruits et légumes, de revenus absents et plus globalement sur l’augmentation des difficultés pour un nouveau public : chômeurs, étudiants-salariés en CDD, mères célibataires à temps partiel, salariés en fin de contrat ou au chômage partiel… Le gouvernement a adopté un plan d’urgence dans le cadre du nouveau budget dont la principale mesure, une aide de 150 euros, sera versée le 15 mai. Tour d’horizon des deux principales mesures.

  • Une aide pour les plus démunis. Pour les bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active) ou de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), elle sera de 150 euros par famille. On y rajoutera 100 euros par enfant. Cette aide de 100 euros par enfant sera aussi distribuée aux foyers qui perçoivent des aides au logement et uniquement celle-ci.
  • L’aide exceptionnelle sera versée le 15 mai à un peu plus de 4 millions de personnes parmi les plus démunies. Elle prendra la forme d’un versement unique par la Caisse d’allocations familiales, « elle sera automatique, sans qu’aucune démarche ne soit nécessaire », a précisé le Premier ministre. Elle représentera une enveloppe de 900 millions d’euros pour l’État.

« Pour une famille avec deux enfants, cela fera 350 € si elle est au RSA ou à l’ASS et 200 € si elle reçoit des allocations logement », résume-t-on au cabinet de Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé.

Si les associations et syndicats saluent une décision rapide, elles considèrent que les montants ne sont pas assez élevés et pointaient du doigt l’absence de mesures pour les personnes âgées bénéficiaires du minimum vieillesse, les personnes handicapées allocataires de l’AAH et pour les étudiants et les précaires de moins de 25 ans.

Depuis, le Premier ministre a annoncé au Sénat le 4 mai qu’une aide de 200 euros sera versée à 800 000 jeunes de moins de 25 ans « précaires ou modestes » ayant perdu leur travail ou leur stage. Cette somme sera versée début juin aux étudiants ayant perdu leur travail ou leur stage et aux étudiants ultramarins isolés qui n’ont pas pu rentrer chez eux. Elle sera versée mi-juin aux jeunes de moins de 25 ans, précaires ou modestes, qui touchent des APL ».

  • Une enveloppe de 39 millions d’euros pour l’aide alimentaire. Christelle Dubos, la secrétaire d’État, indique que « ce plan est constitué de deux piliers : d’un côté, un soutien financier aux associations, de l’autre, une aide alimentaire d’urgence à des territoires en souffrance ».

5,5 millions de personnes bénéficient en temps normal de l’aide alimentaire mais la crise sanitaire, qui a à la fois privé certains actifs de ressources et accru leurs dépenses, notamment pour nourrir les enfants, a accru les besoins.

Le plan s’adresse notamment aux familles les plus précaires, qui seront bénéficiaires de l’aide exceptionnelle de solidarité et qui ont des difficultés à attendre son versement le 15 mai. Le plan apportera un soutien financier de 25 millions d’euros aux associations engagées dans l’aide alimentaire. Cette aide prendra la forme de « chèques d’urgence alimentaire », qui permettront d’acheter des produits en supermarché.

Par ailleurs, ce plan destine 14 millions d’euros à la mise en place d’une aide d’urgence alimentaire à des territoires métropolitains et d’outremer, en s’inspirant du dispositif des chèques services déjà mis en place pour les publics hébergés et sans abri.

Près de 100 000 foyers seront ainsi concernés par cette aide. En Seine-Saint-Denis par exemple, qui est le territoire le plus en difficulté, ce sont plus de 2,6 millions d’euros qui sont dégagés pour venir en aide à 25 000 foyers identifiés comme les plus précaires par les services sociaux des communes. 4 millions d’euros seront destinés à trois territoires d’outremer : Mayotte, Guyane, Saint-Martin.

Les territoires déjà en charge de l’aide alimentaire en temps normal (115 millions d’euros dont 55 millions financés par l’Europe par an) assureront le relais en lien avec les collectivités locales et leur CCAS (centre communal d’action sociale).

Si les associations saluent le geste, elles pointent l’insuffisance de la somme et la difficulté de la mise en œuvre de cette aide sur le terrain.

La crise que nous traversons possède aussi une forte dimension sociale et économique. Elle révèle ou renforce les inégalités sociales, elle montre les difficultés des plus pauvres à se nourrir, à assurer la continuité pédagogique de leurs enfants, à vivre le mal-logement…
Le plan de relance du pays ne peut passer à côté de ces grands chantiers et l’État doit garantir l’égalité de tous devant et après la crise.

Source