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Chronique sur les IRP. De quoi dépend l’efficacité ?

samedi 9 novembre 2013

Nous avions donné le lien de la chronique du consultant Martin Richer sur les syndicats sont-ils utiles. Il nous a adressé une chronique sur les IRP que nous pensons intéressante et que nous publions en trois articles.
 Article -I-

L’efficacité dépend de l’implantation et de la proximité

  • Lorsque l’on demande leur avis aux salariés et aux dirigeants concernant l’efficacité des représentants du personnel dans leur entreprise, le scepticisme domine. Une enquête menée par l’Observatoire social de l’entreprise en 2011 montre que le seul domaine dans lequel les salariés saluent majoritairement l’efficacité de l’action de leurs représentants est leur mission d’information et de défense des droits des salariés (50% les jugent efficaces en la matière, contre 66% des chefs d’entreprise). Seule une minorité de salariés souligne leur efficacité pour préserver un bon climat social (47% contre 62% des chefs d’entreprise), améliorer les conditions de travail (47% contre 63% des chefs d’entreprise), assurer une meilleure circulation de l’information (48% contre 59%). Pour ce qui concerne deux missions moins « classiques » des représentants du personnel, les salariés comme les chefs d’entreprise sont une minorité à les juger efficaces : l’anticipation des problèmes (33% des salariés et 47% des chefs d’entreprise) et le soutien à la performance de l’entreprise (44% des salariés comme des chefs d’entreprise).

Plus efficaces dans les grandes entreprises

  • En revanche, un fait moins souvent mis en avant est essentiel : au sein des grandes entreprises (500 salariés et plus), la perception de l’efficacité des syndicats est beaucoup plus soulignée sur certains points. Par les chefs d’entreprise d’abord : dans la même enquête, ces derniers considèrent très majoritairement qu’ils sont efficaces pour améliorer les conditions de vie des salariés (76% contre 63% au global), pour préserver un bon climat social (68% contre 62% au global), pour faire connaître et défendre les droits des salariés (84% contre 66% au global).
  • Les salariés des grandes entreprises se montrent aussi plus satisfaits de l’efficacité des représentants du personnel et plus spécifiquement en ce qui concerne l’amélioration de leurs conditions de travail (51% contre 47% au global), leur capacité à assurer une meilleure circulation de l’information (51% contre 48% au global), pour faire connaître et défendre leurs droits (55% contre 50% au global) et dans une moindre mesure pour préserver un bon climat social (49% contre 47%).

L’effet positif de la présence syndicale

  • L’efficacité des représentants du personnel est donc plus nette dans les grandes entreprises, là où elles sont plus présentes, plus appuyées par les organisations syndicales ; là aussi où les DRH consacrent davantage de moyens pour contribuer au dialogue social
  • La présence et l’action des organisations syndicales sont essentielles pour la mise en place des IRP. Par exemple, 54% des salariés du champ de l’enquête Sumer 2010 bénéficient d’un CHSCT mais cette proportion atteint 85% pour les établissements de 50 salariés ou plus, qui doivent s’en doter selon le code du travail. En revanche, seuls 10% des salariés des plus petits établissements (moins de 10 salariés) sont couverts, appartenant en général à des entreprises de plus grande taille. Cette instance émanant en principe du comité d’entreprise, l’existence d’un CHSCT dépend étroitement de la présence de représentants du personnel, et surtout de délégués syndicaux : 87% des salariés des établissements couverts par un délégué syndical bénéficient d’un CHSCT, et 38% de ceux où existe une représentation élue mais pas de syndicats, contre moins de 3% des autres salariés (informations tirées du dossier préparatoire à la Grande conférence sociale de juin 2013).

Les données de l’enquête REPONSE [1] montrent que les salariés, dans leur majorité, estiment que les représentants du personnel sont utiles mais doutent de leur capacité à influencer les décisions de la direction dans les négociations : ils ne sont qu’un quart à le penser lorsqu’ils travaillent dans des établissements où seuls sont présents des représentants du personnel élus ; un tiers en présence de délégués syndicaux.


Notes :

[1(REPONSE Les relations professionnelles au début des années 2010 », DARES Analyses n° 26, avril 2013 ; données issues de l’enquête « Relations professionnelles et négociations d’entreprise » (REPONSE), réalisée tous les six ans depuis 1992)


 

 

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