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Les clés du social : L'actionnariat salarié se développe

L’actionnariat salarié se développe

Publié le 19 juin 2019 / Temps de lecture estimé : 2 mn

L’actionnariat salarié, parti des grandes entreprises dans un but de sécurisation de leur capital et de fidélisation des salariés, se développe en 2018, en France et en Europe.

La France, numéro 1 européen

Aujourd’hui, un peu plus de 5 % du capital des sociétés françaises (5,3 %) est dans les mains des salariés. 3,2 millions de personnes sont actionnaires de leur entreprise, contre un peu moins de 2 millions au Royaume-Uni et un peu plus de 700 000 en Allemagne.

Presque tous les groupes du CAC 40 ont un actionnariat salarié. En particulier, les groupes de construction sont très nombreux à le pratiquer. Fin 2018, 40 % du capital de Bouygues était détenu par ses 115 000 salariés, 22 % de celui d’Eiffage et 12 % de celui de Vinci. Les grandes entreprises des autres secteurs sont aussi impliquées (Stef 67 %, Ubisoft 26 %…, Ricard il y a peu).

La loi Pacte, récemment votée, veut porter l’actionnariat salarié de 5 à 10 % du capital des sociétés françaises, en particulier par la baisse du forfait social.

Les salariés européens détiennent 384 Mds d’euros en actionnariat salarié

C’est une hausse modeste par rapport à 2017, déjà en progression, mais le nombre d’entreprises impliquées augmente nettement. En 2018, 94 % des 2 747 grandes entreprises européennes ont un actionnariat salarié, contre 78 % en 2008. Cela représente 7,5 millions de salariés actionnaires de leur entreprise, chiffre en croissance, auquel s’ajoute 1 million d’actionnaires de PME, soit au total 8,5 Millions. Ils détiennent un peu plus de 3 % du capital de leurs entreprises (3,11 %, contre 2,4 % en 2006, mais 3,2 % en 2016 et 2017). Après un épisode négatif de 2009 à 2013, les décisions de la plupart des pays européens ont été favorables à l’essor de l’actionnariat salarié, …y compris pour les grosses PME dans les seuls Royaume-Uni et France .

Un peu plus de la moitié (52 %, mais 75 % en France) de ces plans d’actionnariat salarié sont des « régimes à large base » dans le cadre duquel tous les salariés ou la majorité d’entre eux sont éligibles, par opposition aux « régimes restreints ou sélectifs », réservés à une partie du personnel uniquement, visant essentiellement les dirigeants. Les salariés actionnaires possèdent en moyenne 51 000 € (+140 % par rapport à 2009), en fait 28 000 € hors les dirigeants exécutifs (+126 %). Les 3,1 % détenus par l’actionnariat salarié se décomposent ainsi en 1,43 % pour les hauts dirigeants et 1,68 % pour les autres salariés (mais 3,8 % en France).

Un taux de démocratisation en baisse

En effet seuls 20,7 % des salariés sont actionnaires en 2018, contre 24,1 % en 2007.
La France a le plus fort taux, à 38 %, devant le Royaume-Uni à 20 %. Ailleurs, il est inférieur à 20 % et se monte à seulement 13 % en Allemagne (21 % en 2007 !).

Si la France se distingue par la part du capital possédé par les salariés, par le pourcentage de salariés actionnaires, par le fait que les ¾ des plans ont une large base, les chiffres européens montrent malgré tout les limites de l’actionnariat salarié …qui est loin de profiter à tous et qui reste encore essentiellement confiné aux grandes entreprises.


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