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1 000 secrétaires de comité d’entreprise. Leur portrait : qui sont-ils ?

mercredi 28 octobre 2015

[PARTIE I]. Pour la première fois en France, à l’heure de la célébration des 70 ans de CE, une enquête donne la parole à 1000 secrétaires de CE, représentatifs des 33 750 sociétés françaises. Cette enquête est construite en deux parties : la première partie axée sur les élus a été rendue publique au salon des Comités d’Entreprises le 15 septembre 2015, « Qui sont les secrétaires de CE ? ». La deuxième partie a été explicitée le 22 octobre, au CESE (comité économique, social et environnemental) : « Où en est le modèle social français ? », en présence de la Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social, de Jean Auroux (ancien ministre du travail) et de nombreux syndicalistes.

Quels questionnements ?

Qui sont les secrétaires de CE, quels sont leurs parcours, leurs engagements, leurs difficultés ? Que pensent-ils du modèle social français face aux exigences économiques ? Le dialogue social se durcit-il en cette période ? Quelle influence la crise a-t-elle sur les conditions de travail, le moral des salariés et sur les activités sociales et culturelles du CE ? Comment les secrétaires voient-ils l’avenir des IRP (institutions représentatives du personnel) ? La relève est-elle assurée ?

Qui sont-ils ?

Plus l’entreprise est de taille importante, plus le secrétaire du CE est un homme (la parité n’est plus respectée dans les CE de plus de 500 salariés). Plus il est expérimenté (âge de 44 à 50 ans avec une ancienneté de 15 à 22 ans). Il a exercé d’autres fonctions d’élus. Il est souvent issu du collège cadre (de 24 à 36%). Il est souvent issu d’une organisation syndicale (de 56 à 90 %). Il est plus souvent délégué syndical (de 15 à 36%). Secrétaire de CE « un métier » qui ne s’improvise pas, surtout dans les CE de taille importante. Il est confronté à des tensions avec les autres tendances du CE. Il fait souvent appel à des experts extérieurs (expertise des comptes de l’entreprise, appel à un avocat, un conseiller juridique externe, expertise des comptes du CE). Il dispose d’un budget pour les activités sociales et culturelles conséquent par salarié (pour les CE de plus de 500 salariés : plus de 420 euros contre moins de 300 pour les plus petits CE). Il manque de temps pour assurer ses fonctions avec le seul crédit d’heures du CE. Il se heurte à l’incompréhension des salariés pour l’action du CE (55,9%).

Quels enseignements tirer de la première partie ?

Plus d’un secrétaire de CE sur deux a de la difficulté à trouver un remplaçant. Deux secrétaires sur trois ont des difficultés à suivre les évolutions législatives, très nombreuses dans cette période. Six secrétaires sur dix se sentent proches d’une organisation syndicale : plus vous êtes dans une grande entreprise, plus le taux de proximité avec une organisation syndicale est fort. Ce taux passe de 90 % à 56,2 % pour les entreprises de moins de 100 salariés.

Proximité avec :

  • Une Organisation syndicale : CFDT : 20,6 % ; CGT : 15,9 % ; FO : 9,8 % ; CFE-CGC : 6,3 % ; CFTC : 4,3 % ; UNSA : 2,5 % ; Solidaires : 0,4 %).
  • Un parti politique : 61,4 % des secrétaires se déclarent proches d’un parti politique. Le plus représenté : Les Républicains pour 12,7 % devant le PS pour 12 %. Les Républicains sont plus présents dans les entreprises de 200 salariés (13,8 %) que le PS (10,6 %). Au contraire le PS supplante Les Républicains à partir de 200 salariés (16,7 % contre 9,3 %).

Pour qui votent-ils ? :
La gauche (28,6 %) est plus représentée que la droite (20,1 %). Plus l’entreprise est grande, plus les secrétaires se déclarent de gauche (de 26 % à 40 %). Il y a autant de cadres secrétaires de CE à gauche qu’à droite (27 %). Les ouvriers, pour 44,4 %, se déclarent de gauche et seulement 5,8 % de droite.


Références : enquête 1000 CE :