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Enquête formation : une opinion sceptique

lundi 26 janvier 2009

L’ARF a fait réaliser une enquête par TNF-Sofres (décembre 2008) sur la perception de la formation par les salariés et les chefs d’entreprises.

Le premier enseignement est que la confiance dans le système éducatif général s’effondre : ni les uns ni les autres ne croient dans les formations initiales générales pour préparer à la vie professionnelle ; une écrasante priorité est donnée aux formations professionnelles spécialisées et à l’apprentissage. Ceci s’accompagne d’un paradoxe : vouloir à la fois orienter les jeunes et leurs formations vers les métiers aujourd’hui disponibles, alors qu’on affirme en même temps la certitude qu’ils passeront par plusieurs métiers, avec une vie plus dure que leurs parents.

Quant à la formation professionnelle continue, si salariés comme chefs d’entreprises la pensent utile pour adapter les salariés et les entreprises aux évolutions des métiers et des marchés, ni les uns ni les autres n’en attendent une augmentation de valeur sur le marché du travail et de la productivité, une source d’épanouissement, ou une assurance, une garantie contre le chômage. Dans leur esprit, elle est pourtant nécessaire, comme aide pour conserver ou retrouver un emploi. On peut penser que ce sont les formations continues actuelles, courtes et le plus souvent finalisées sur les besoins à court terme, qu’ils contestent, car ils attendent de la formation continue qu’elle permette d’atteindre une qualification durable, ce qui n’est que très rarement le cas.

Enseignement supplémentaire, en cas de nécessité de mobilité, la plupart préfèrent changer de métier plutôt que changer de région. Position qui se comprend : l’investissement dans l’immobilier ou la difficulté à trouver une location au même niveau financier sont de vrais obstacles à la mobilité. Intégrer cette dimension dans les plans sociaux ou la gestion des licenciements est indispensable.

Finalement, on est frappé, à la lecture des résultats, par la prégnance de la question de l’emploi mais aussi par la proximité de réponses entre salariés et chefs d’entreprise. C’est dire qu’il s’agirait d’une question généralement non conflictuelle dans les relations sociales. Un atout au moment où les réformes sont attendues et si nécessaires pour répondre aux besoins actuels et remonter la perception de tous sur l’intérêt de la formation.


PS :

ARF : Association des régions de France