mercredi 27 mai 2020
Après la suspension des activités en présentiel décrétée le 16 mars, la situation des apprentis a fait l’objet d’une attention particulière de la part du ministère du Travail. En effet, les centres de formation d’apprentis n’avaient pas tous la pratique de la formation à distance. La mobilisation des acteurs sur le terrain a permis de lever les inquiétudes : 92 % des CFA ont déployé une solution de formation à distance, contre 75 % seulement avant le confinement, et 90 % des apprentis ont pu continuer ainsi leur formation théorique [1] .
Si cette situation a permis d’assurer la formation théorique de la très grande majorité des apprentis, elle n’a pas réglé la question des apprentissages « pratiques » qui nécessitent une appropriation personnelle profonde des « gestes professionnels » et de la culture propre au métier. Ce problème se pose d’ailleurs avec la même acuité pour les élèves de la voie professionnelle sous statut scolaire scolarisés en lycées professionnels. Cette question est majeure pour les formés en classe terminale d’un cycle (CAP, BAC PRO, BTS…), qui, même s’ils obtiennent la validation de leurs diplômes via leur livret scolaire, ne seront pas aussi directement « opérationnels » que leurs prédécesseurs. Certains s’interrogent d’ailleurs sur la valeur du diplôme ainsi attribué.
Au-delà des jeunes déjà entrés dans les systèmes par alternance, les centres de formation sont confrontés à leur avenir et à celui de ceux qu’ils accueillent.
En effet,
Pour conclure
L’implication accrue des branches induite par la réforme de 2018 et les choix financiers de France compétences pourraient permettre d’atténuer les effets de la crise ; mais ce sont sans doute les choix politiques de « l’après » crise (revalorisation des métiers aujourd’hui considérés comme peu ou non qualifiés, développement ou non des métiers du grand âge et du « care », « révolution écologique »…) qui auront un effet majeur sur l’avenir des jeunes alternants et des différents centres de formation.
[1] Sources : sondage de la Fédération nationale des associations régionales de directeurs de centres de formation d’apprentis (Fnadir), réalisé auprès de ses 560 CFA membres + évaluation du ministère du travail.
[2] Exemple : mi-avril, un retard de 5 % à 8 % sur les admissions par rapport aux autres années chez Formaposte, CFA des métiers de La Poste.