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Le CPF est d’abord utilisé par les demandeurs d’emploi

samedi 3 mars 2018

Le compte personnel de formation, dispositif jeune et appelé à prendre beaucoup plus d’importance avec l’accord et la réforme de la formation professionnelle, a commencé à être mis en œuvre en 2015. Quel usage en a été fait ? Par qui ? Avec quels résultats ? Ce sont ces questions qui sont traitées dans un récent document de la Dares pour les années 2015 et 2016.

Les demandeurs d’emploi en sont les premiers utilisateurs

Ce sont eux qui ont bénéficié les premiers de la mise en route du CPF, comme le montre ce tableau.

Années Nombre de formations acceptées Part des demandeurs d’emploi
2015 208 000 83 %
2016 492 000 65 %
2015-2016 700 000 69 %

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En particulier la première année, ils ont mobilisé les premiers leur CPF, soit leurs heures accumulées pour 31 % d’entre eux, soit, s’ils n’en avaient pas et en particulier les jeunes, 69 % d’entre eux ont financé leur CPF par le biais des abondements des partenaires sociaux (FPSPP, fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels, 86 %), des Régions ou de Pôle emploi (76 %). Les jeunes en CPF sont à 91 % demandeurs d’emploi, alors qu’au-delà de 25 ans, les demandeurs d’emploi sont un peu moins des 2/3 (64 %).

Les salariés ont connu une montée plus progressive de leur usage du CPF mais, déjà, on voit que leur part grandit en 2016 (1/3 des CPF). Tous ont mobilisé leurs heures accumulées (report des heures de DIF + acquisition de la 1ère année de CPF). 1/3 d’entre eux ont obtenu un abondement de leur OPCA (organisme paritaire collecteur agréé : alternance et plan de formation) essentiellement, ou de leur OPACIF (organisme paritaire du congé individuel de formation).

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Portrait des utilisateurs

Une bonne moitié des utilisateurs du CPF (52 %) a entre 26 et 44 ans. Les plus jeunes et les plus âgés représentent un petit ¼ chacun.

Les hommes, qui constituent 52 % des actifs, représentent 57 % des utilisateurs. Un écart avec les femmes !

D’autre part, l’usage du CPF dépend de la catégorie socioprofessionnelle : 32,4 % des CPF sont réalisés par des employés, qui sont 28,3 % des salariés, et 31,8 % par des ingénieurs et cadres alors qu’ils ne représentent que 17,7 % des actifs. Une inégalité !

Les formations réalisées

Bien qu’étant choisies parmi les listes de formations certifiantes et ouvertes au CPF (liste nationale interprofessionnelle, listes des branches et listes régionales), près des 2/3 sont des formations sans niveau spécifique (62,5 %), courtes (133 heures en moyenne), la grande majorité des formations demandées par les salariés dans le cadre du CPF.

Pour ce type de formations, les salariés suivent surtout des formations en langues qui mènent aux certificats Toeic ou au Bulats. Alors que, pour les demandeurs d’emploi, il s’agit surtout de la préparation du Cléa (certificat de connaissances et compétences professionnelles), c’est-à-dire de l’acquisition du socle de base de connaissances et compétences.

Demandeurs d’emploi Salariés
Formations sans niveau spécifique 53 % 83 %
Durée moyenne 492 heures 136 heures

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Ce sont les demandeurs d’emploi qui suivent le plus de formations diplômantes (47 % d’entre eux) et, dans ce cas, ce sont des formations beaucoup plus longues : 783 heures en moyenne. Ils suivent des formations du domaine du transport-manutention-magasinage - les salariés également -, préparent le CACES (certificat d’aptitude à la conduite en sécurité), se forment au métier d’aide-soignant ou d’infirmier, apprennent la comptabilité-gestion.

Même si le taux de recours au CPF est encore très limité, ces résultats montrent bien son début de montée en charge et son utilité pour qualifier un nombre non négligeable de demandeurs d’emploi et apporter les compléments de compétences sécurisant aussi les parcours professionnels des salariés.


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Déjà parus dans Clés du social