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Quel rôle des compétences transversales dans les trajectoires professionnelles ?

mercredi 15 septembre 2021

Le Cereq (centre associé de Dijon) a mené 3 études pour connaître et analyser le rôle de ces compétences - qui sont hors des compétences disciplinaires ou techniques - sur l’accès à l’emploi et le déroulement des premières années de travail des diplômés du supérieur. Partant de l’idée que ce n’est pas le tout de connaitre une discipline ou une technique mais qu’il faut aussi savoir les mettre en œuvre, les partager et leur faire produire des résultats. Leurs trois études montrent que la place prise par ces compétences n’a fait que grandir dans les dernières décennies.

Des éléments de définition

La définition n’est pas complètement stabilisée car elle dépend du champ dans lequel on les utilise, liées à des savoir-faire ou à des savoir-être. On le voit ainsi dans la description des profils professionnels mais aussi dans celle des certifications professionnelles et des diplômes du supérieur en compétences attendues et même dans la définition au niveau du système éducatif du socle commun de connaissances et compétences que doit atteindre tout élève.

Ces compétences ont une dimension intrapersonnelle, telles l’estime de soi, la capacité à s’organiser, celles d’initiative, d’autonomie, etc., d’autres ont une dimension interpersonnelle, telles la capacité de travail en équipe, les qualités relationnelles et communicationnelles, ou encore l’éthique professionnelle…

Leur rôle dans le recrutement

Les recruteurs leur donnent une place importante car, pour eux, le diplôme ne suffit plus. Deux raisons principales à cela. D’une part en raison du grand nombre de diplômés, ils cherchent des critères de différenciation au-delà. D’autre part le renouvellement des techniques, notamment numériques ou écologiques et énergétiques, et des process demandant de plus en plus l’implication des salariés et la mise en œuvre de leurs compétences, les compétences transversales, appelées aussi soft skills, interviennent de plus en plus.

Leurs réponses à l’enquête montrent que les recruteurs valorisent la capacité de travail en équipe, le dynamisme, la capacité à s’organiser, le sens des responsabilités et la capacité d’initiative.

Leur introduction dans les cursus universitaires

Au vu de la demande des entreprises et des recruteurs, l’enseignement supérieur a été amené à s’y adapter et à définir les cursus aussi en termes de compétences, en particulier les formations professionnalisantes.

Les diplômés interrogés (master) pensent que leur formation leur a permis de développer une capacité au travail d’équipe, devenue essentielle pour accéder à un emploi, une capacité d’autonomie et une éthique professionnelle qui ont une nette influence sur la qualité des emplois auxquels ils accèdent : plus en CDI, en temps plein, plus souvent cadre et avec un salaire supérieur. Ils mettent aussi en avant la curiosité acquise. Les compétences citées semblent ainsi relativement en phase avec celles attendues lors du recrutement. Mais jusqu’où, dans la réalité des enseignements et des pédagogies ?

Un niveau supérieur de rémunération

La troisième étude montre que 4 ans après la sortie diplômée et l’embauche, ces compétences transversales permettent une meilleure rémunération. Pour les personnes enquêtées, elle est plus élevée si on possède une estime de soi, si on sait prendre des risques, communiquer et persévérer. L’impact en est plus fort encore pour les salaires les plus élevés. Alors que le diplôme et l’expérience sont les marqueurs pour l’accès à l’emploi, mais à des postes moins rémunérés, les compétences transversales jouent un grand rôle pour les hauts postes et les fortes rémunérations.

Cependant, ce qui n’était pas l’objet de cette publication, on constate pourtant en France que le management, qui intervient dans la carrière de beaucoup de diplômés au bout de quelques années, montre encore des réalités souvent bien traditionnelles et hiérarchiques. La pandémie a par exemple montré la difficulté de nombreux managers à s’adapter au management à distance, en ces temps de télétravail. Or le management à distance ne peut fonctionner que sur la confiance, au contraire du contrôle permanent qui s’est beaucoup développé ces dernières années, avec le reporting perpétuel, et le contrôle numérique continuel qui peut techniquement s’appliquer au travail numérique. Les compétences transversales que cela suppose passent entre autres par la capacité d’écoute des équipes, celle de créer du lien entre les salariés, et aussi d’organiser le développement des compétences des équipes. Des compétences transversales à développer, diffuser…


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