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Un peu moins de formations en CPF en 2022

mercredi 8 novembre 2023

Le compte personnel de formation a eu un succès exponentiel en quadruplant le nombre d’entrées en formation depuis 2019. Pourtant, 2022 montre un léger ralentissement. Quelles peuvent en être les raisons ? Quels sont les utilisateurs du CPF ? Pour quelles formations ? La Dares nous analyse ce paysage et éclaire les raisons de ce léger repli.

1 850 000 formations CPF en 2022

Malgré l’importance de ce nombre, il s’agit d’une baisse de 7 % par rapport à l’année d’avant. Pourquoi ce tassement ? Plusieurs raisons semblent participer à l’expliquer :

 La liste des formations accessibles a été resserrée en début 2022 en rendant plus exigeantes les conditions d’accès aux 2 répertoires de formations (RNCP, répertoire national des certifications professionnelles, et répertoire spécifique) et en exigeant des organismes de formation le label qualité Qualiopi devenu obligatoire. Mais le CPF continue à monter légèrement au 1er semestre.

 La Dares voit aussi une explication dans le lancement de France Connect + le 25 octobre, qui renforce les règles d’identification des salariés qui s’inscrivent et évitent beaucoup d’usurpations d’identité. Aussi en novembre-décembre la baisse des entrées en formation est très forte.

 Bien que la Dares ne le cite pas, on peut penser que 2021 a été aussi une année de rattrapage (1 983 000 CPF) après l’année covid et confinements de 2020, à la différence de 2022.

 Elle ajoute, ce qui vaudra surtout pour 2023, l’interdiction du démarchage téléphonique par la loi du 19 décembre 2022.

Les utilisateurs

Le seul groupe d’actifs dont le nombre de CPF augmente en 2022 est celui des ouvriers avec 242 500 CPF soit 15 % du total. Mais le nombre le plus important est celui des employés, avec 37 % des CPF alors qu’ils ne représentent que 26 % de la population active (PA). Quant aux demandeurs d’emploi, en baisse (38 % en 2020), ils représentent encore 30 % des formations. Au contraire les professions intermédiaires et les cadres sont sous-représentés, avec respectivement 17 et 16 % des CPF alors qu’ils constituent 25 et 22 % de la population active.

Certains font d’ailleurs plus d’une formation dans l’année : 12 % en 2022 ; et 17 % avaient déjà suivi une formation en 2020 et 2021. Quand on a goûté, on y revient !

Les utilisateurs sont jeunes : 56 % ont moins de 40 ans (alors qu’ils ne sont que 44 % de la PA), au contraire des 50-59 ans qui demandent peu de formations. Et les 60 ans et plus sont en augmentation (+9 %), même s’ils ne suivent que 6 % des formations.

Les personnes peu qualifiées sont le 1er groupe du CPF avec 42 % des inscrits ayant un niveau inférieur ou égal au CAP-BEP (34 % de la PA). De l’autre côté, la part des Bac + 2 et plus, à 36 %, baisse un peu et est inférieure à leur poids dans la population active (44 %).

Pour quelles formations ?

Le premier groupe de demandes (17 %) concerne le permis de conduire B dont la possession conditionne encore beaucoup d’emplois. On trouve ensuite les formations à la création d’entreprise (15 %), à la bureautique (10 %) tandis que les formations en langues et civilisations étrangères connaissent un fort déclin tout en représentant encore 13,5 % des formations (2021 : 18,5 %). Les bilans de compétences sont en croissance (5 % des demandes).

Ce sont des formations majoritairement à distance (52 % alors qu’elles n’étaient que 6 % des CPF en 2019), en particulier pour les domaines de l’informatique, du secrétariat et de la bureautique, pour le commerce, les langues. Le présentiel ne correspond plus qu’à 31 % des CPF (84 % en 2019), que l’on retrouve pour les formations à la sécurité et aux transports. Enfin se développent des formations mixtes entre distance et présentiel qui servent notamment pour le permis de conduire, les bilans de compétences et la VAE (validation des acquis de l’expérience).



Au total, dans une période où le besoin de compétences est une des clés de l’emploi et de la compétitivité de l’économie française, le CPF en est un outil précieux à disposition des actifs, au côté des plans de développement des compétences des entreprises. Son recentrage vers des formations professionnelles et vraiment qualifiantes va dans ce sens. Cependant, le financement des besoins de formation professionnelle n’est pas totalement assuré ; en particulier le CPF est déficitaire par rapport à la part de la contribution des entreprises qui lui est attribuée. L’idée du gouvernement, qui ressort périodiquement, d’un « reste à charge » pour les salariés leur ferait assumer la baisse du financement consacré à la formation dans toutes les dernières années. L’ensemble des syndicats le dénoncent, demandent et proposent d’autres modes de régulation.


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