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2021 sera l’année des salariés de la deuxième ligne

mercredi 13 janvier 2021

2020 a consacré les salariés de la première ligne et en premier lieu les soignants confrontés à la pandémie de Covid 19. La reconnaissance publique leur était acquise, puis est venue la reconnaissance salariale et professionnelle avec le Ségur de la Santé. Place désormais à la reconnaissance des salariés de la deuxième ligne que nous avons admirés pendant les confinements. À qui en doutait, les caissières, les livreurs, les éboueurs, les aides à domicile, les agents de sécurité… ont fait la démonstration de leur utilité sociale. Comment mieux les rémunérer, comment mieux les reconnaitre ? Une première étape vient d’être franchie avec le rapport de Sophie Moreau-Follenfant, ancienne DRH dans le secteur de la propreté, et Christine Erhel, économiste du travail, remis à la ministre du Travail et aux partenaires sociaux.

Des métiers enfin sous le projecteur !

Le premier confinement a fait apparaitre au grand jour des métiers aux conditions de travail souvent difficiles, peu ou mal payés, et dont les fonctions ne peuvent être exercées en télétravail. Derrière le front des soignants, ils et elles, car ces métiers sont majoritairement occupés par des femmes, se sont activés sur le terrain, au contact du public, pour permettre « à la vie de continuer ».

Les organisations syndicales exigent une concertation

Les syndicats réclamaient une concertation sur leur situation et la reconnaissance nécessaire en matière de perspectives de carrière, de rémunération ou d’accès à la formation sous forme d’accords d’entreprise ou de branche. À quelques jours de la seconde conférence sociale à Matignon, les cinq organisations syndicales représentatives s’étaient adressées ensemble à l’exécutif. Elles y réclamaient en particulier une « réunion d’urgence consacrée à la reconnaissance effective du rôle des salariés de la deuxième ligne ».

Le patronat lui-même s’était déclaré favorable à l’idée d’une revalorisation salariale de ces travailleurs en particulier pour briser la logique du lowcost systématique dans certains secteurs, les appels d’offres dans lequel le seul critère important est le prix.

Trois étapes sont prévues

Le ministère organise cette concertation en trois phases. La première phase consiste à faire le point sur ce qu’est un salarié de la deuxième ligne à partir de la mission d’appui aux partenaires sociaux confiée à Sophie Moreau-Follenfant, ancienne DRH dans le secteur de la propreté, et Christine Erhel, économiste du travail spécialisée dans la mesure de la qualité de l’emploi. Début 2021, la deuxième phase consistera en l’analyse des conditions de travail de ces salariés, puis enfin l’élaboration des réponses en matière de reconnaissance au cours de l’année.

La concertation a enfin démarré, le 6 novembre, lors d’une première réunion, sous l’égide de la ministre, entre les deux personnalités chargées du rapport et les partenaires sociaux.

Les grandes lignes du rapport Moreau-Follenfant et Erhel

Un mois et demi après le lancement de leur mission les deux personnalités ont arrêté une première liste de métiers concernés. Deux critères ont été croisés : leur exposition au risque du covid-19 et leur présence sur le lieu de travail pendant le confinement. Sont ainsi notés les métiers de la santé, de l’aide à domicile, du commerce, de l’agriculture, du gardiennage et de la sécurité, de la logistique, du transport et de la propreté.
Une liste large qui aura vocation à être affinée pour identifier les branches patronales concernées. Au passage, les salariés de la deuxième ligne sont désormais baptisés les métiers de la continuité économique et sociale.

Fin février ou début mars la liste définitive des métiers sera arrêtée. Puis la dernière étape, la plus importante, l’ouverture des négociations de branche. Seront sur la table les salaires mais pas que car dans ces métiers les conditions d’emploi (CDD, temps partiel …), de travail, les perspectives de carrière ou l’existence d’un dialogue social au plus près des salariés sont des enjeux cruciaux. Reste aussi à voir si les branches patronales concernées joueront le jeu ! Sinon, l’État pourrait reprendre la main.


Pour continuer à filer la métaphore rugbystique, au rugby, les deuxièmes lignes sont des joueurs puissants qui aident la première ligne lors des mêlées et qui déblaient également dans les regroupements pour protéger ou récupérer le ballon. Ils sont un élément essentiel du jeu collectif et bien sûr de la victoire.


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