mercredi 24 avril 2019
La proportion d’immigrés varie beaucoup d’un pays à l’autre, dépassant la moitié de la population dans certains pays, alors qu’elle est inférieure à 0,1 % dans d’autres. Pays d’immigration récente ou ancienne, dans quel pays les immigrés sont-ils les plus nombreux ? De quels pays sont-ils issus ? De façon plus générale, comment les immigrés se répartissent-ils à l’échelle de la planète ? Les États-Unis sont le pays du monde ayant sur son sol le plus grand nombre d’immigrés, soit 48 millions de personnes nés à l’étranger, donc cinq fois plus que l’Arabie Saoudite (11 millions) et six fois plus que le Canada (7,6 millions). Mais proportionnellement à leur taille, ces deux derniers ont nettement plus d’immigrés : 34 % et 21 % contre 15 % pour les États-Unis.
Quelques définitions d’après les Nations Unies
Cinq types de pays à fort pourcentage d’immigrés apparaissent, si l’on rapporte de façon systématique le nombre d’immigrés à l’effectif de la population
Les pays de petite taille accueillent plus souvent des immigrés. En sens inverse, plus le pays est grand, plus cette part risque d’être faible. Ex : La Chine accueille 0,7 % d’immigrés en 2015 mais, si chaque province chinoise était indépendante, le taux d’immigrés dans certaines provinces serait beaucoup plus élevé. À l’inverse si l’Union Européenne formait un seul pays, la part des immigrés diminuerait. Les migrations internes et internationales sont liées au découpage du pays en nations.
Les États-Unis et la France sont des pays d’immigration ancienne. Dans ces deux pays, la population immigrée s’est constituée par vagues successives. Les migrants ont été nombreux à rester dans leur pays d’accueil. Dans les années 1950-1960, le solde migratoire, proportionnellement à la population, était plus élevé en France qu’aux États-Unis (4 pour mille contre 2 pour mille). Depuis 1970 c’est l’inverse. Depuis 2000, le solde migratoire se situe autour de 3 pour mille par an en moyenne aux États-Unis, contre deux fois moins en France.
L’Espagne, un nouveau pays d’immigration. En Espagne, la proportion d’immigrés (13 pour mille en 2015) est du même ordre qu’aux États-Unis ou en France mais, à la différence de ces derniers pays, la population immigrée s’est constituée sur un temps très court. L’Espagne était un pays d’émigration jusqu’à la fin des années 1980. Ce n’est que depuis le début des années 1990 qu’elle est devenue un pays d’immigration.
Le flux d’entrée d’immigrés s’est progressivement accru jusqu’à un niveau très élevé, le solde migratoire positif dépassant 600 000 personnes par an entre 2002 et 2007, soit, rapporté à la population (43 millions en 2005), un taux de 15 pour mille, près de dix fois plus élevé qu’en France à la même époque. La crise financière de 2008 a fortement réduit le flux d’entrée de migrants et une partie des immigrés est repartie.
L’installation des immigrés vivant en France est en moyenne plus ancienne que celles des immigrés vivant en Espagne. De ce fait, ils sont plus âgés.
Certains pays sont à la fois des terres d’immigration et d’émigration. C’est le cas par exemple du Royaume-Uni, qui compte 8,4 millions d’immigrés et 4,7 millions d’émigrés en 2015. Les États-Unis comptent un nombre appréciable d’expatriés (2,9 millions en 2015), mais comparativement aux immigrés (48 millions à la même date), c’est dix-sept fois moins.
La France est dans une situation intermédiaire : d’après les décomptes dans les recensements du monde entier, elle compterait 2,9 millions d’expatriés en 2015, soit autant que les États-Unis, mais 40 % de moins que le Royaume-Uni ; ses émigrés seraient quatre fois moins nombreux que ses immigrés.
Enfin, certains pays paraissent relativement fermés jusqu’ici aux migrations, et dans les deux sens. C’est le cas par exemple du Japon, qui compte à la fois peu d’immigrés (seulement 1,7 % de la population en 2015) et peu d’émigrés (0,6 %).
Les immigrés, d’après les Nations Unies, seraient 258 millions en 2017, soit moins de 4 % de la population mondiale. La proportion d’immigrés a très peu augmenté au cours des décennies mais sa répartition n’est plus la même qu’il y a un siècle.
En 2017, Ils se répartissent en 3 grands groupes d’importance égale
Le tableau mondial des migrations internationales n’aura guère été modifié par les flux des migrants générés par les conflits du Moyen-Orient en 2015, malgré leur importance, notamment en Europe. On voit aussi que, si la France n’est pas un pays fermé aux migrations, la part des migrants n’est pas exceptionnelle mais très moyenne parmi les pays industriels et que son solde migratoire est bien plus faible qu’il y a 50 ans. |
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Références