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Les clés du social : La faim dans le monde : toujours forte

La faim dans le monde : toujours forte

Publié le 23 octobre 2024 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Cinq agences des Nations Unies ont publié cet été un rapport 2024 sur la faim et la sécurité alimentaire dans le monde. La situation est toujours alarmante, avec même une aggravation depuis 2015, particulièrement en 2020-2021, et une stagnation depuis. Ainsi les objectifs mondiaux de développement durable (ODD) s’éloignent et la faim risque bien de ne pas être éradiquée à l’échéance 2030. Où en sommes-nous ?

La situation de la faim dans le monde

En 2023, entre 713 et 757 millions de personnes connaissent la faim (soit un milieu de la fourchette à 733 M). Cela représente 152 millions de plus qu’en 2019, ce qui fait passer le taux de personnes atteintes par la faim de 7,3 % en 2014 et 7,5 % en 2019 à 9,1 % en 2023.

Pourquoi cette aggravation ? Elle commence surtout à la période du covid avec les difficultés d’approvisionnement et de circulation des produits. Puis, la très forte inflation rend difficile de se nourrir, estimée à plus de 11 % sur les produits alimentaires entre 2021 et 2022, ce qui aboutit au maintien de la faim au même niveau malgré la reprise économique. Et il faut intégrer aussi les conséquences du changement climatique qui se font déjà largement sentir, la chaleur excessive et les évènements climatiques extrêmes qui se multiplient, notamment en 2023, et perturbent l’agriculture et limitent les récoltes.

De plus, il faut ajouter à ce nombre de personnes souffrant de la faim l’insécurité alimentaire grave ou modérée qui touche aussi de plus nombreuses personnes, soit 2,33 milliards au total, et le problème de la qualité nutritive de l’alimentation dont sont privées 2,8 milliards de personnes, soit plus d’un tiers de la population mondiale.

En positif au contraire, on constate moins de retards de croissance et d’émaciation (maigreur) enfantine, et davantage d’allaitement maternel. Mais l’obésité augmente ; les femmes sont plus touchées par la faim que les hommes et l’anémie des femmes de 15 à 49 ans croît.

La faim selon les régions du monde

La faim est d’une ampleur très différente selon les régions du monde. C’est en Afrique que le taux est le plus élevé, double du taux mondial, alors que l’Asie concentre le plus grand nombre de personnes qui ont faim mais avec un taux bien plus faible vu sa nombreuse population et une stabilité. L’Amérique latine et les Caraïbes sont les régions où des progrès ont fait reculer la faim.

Part et nombre de la population soumise à la faim selon les régions du monde
Régions du monde Part de la population Nombre de personnes
Afrique 20,4 % 298 M
Asie 8,1 % 384 M
Océanie 7,3 % 3,3 M
Amérique latine et Caraïbes 6,2 % 41 M
Monde 9,1 % 733 M



Si l’on ne change rien, la projection est qu’il restera plus de 500 millions de personnes subissant la faim en 2030. D’autre part, un des problèmes les plus importants qu’explicitent les agences de l’ONU est que les régions les plus touchées par la faim sont celles qui ont le moins d’accès aux financements. Il faut dire que ceux-ci sont très fragmentés, avec des priorités différentes d’un acteur à l’autre, alors que le besoin de financement est là. Aussi l’ONU souhaite une réforme complète des financements, avec une clarification commune des critères entre les acteurs, une coordination des politiques, afin de pouvoir déterminer le niveau d’aide nécessaire.


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