Une conciliation plus difficile pour les cadres parents d’enfants mineurs
37 % d’entre eux disent connaitre des difficultés, soit 10 points de plus que les autres cadres. Cela touche à quasi-égalité hommes et femmes. Et ils sont d’autant plus touchés que leurs enfants sont petits.
Ils doivent faire de nombreuses concessions dans leur vie personnelle : 7 mères et 6 pères sur 10 disent ne pas avoir souvent de moments à eux ; ils « rognent » par manque de temps sur le sport, les loisirs et les relations sociales pour 46 %. Et 45 % reconnaissent reporter ou renoncer parfois à des soins médicaux.
3 sur 10 pensent aussi manquer des opportunités professionnelles, des évolutions ou des promotions, soit 7 points de plus que les autres cadres. D’abord parce qu’ils sont moins disponibles, alors que l’informel après le travail est un facteur d’intégration, qu’ils ne peuvent souvent pas prendre part jusqu’au bout à des réunions, ou bien qu’ils ne peuvent participer à certains projets ou formations. Cela limite leur mobilité pour un changement d’emploi pour 31 % d’entre eux, ou les fait parfois renoncer à une promotion interne (13 %).
Un besoin de souplesse organisationnelle
Cette souplesse, ils la recherchent d’abord dans l’organisation du travail et des horaires (49 %), ils souhaitent aussi pouvoir obtenir des autorisations spéciales d’absence (34 %) et des conditions d’organisation intégrant le droit à la déconnexion, sans réunions après 18 heures, avec blocage des mails et du réseau à des heures fixées (33 %).
Bien sûr, la flexibilité plus grande du temps de travail des cadres permet cette souplesse pour 84 % des cadres si bien que 55 % des cadres parents se limitent à des horaires liés à leurs tâches parentales. Mais surtout leurs journées de télétravail sont organisées en fonction de leurs obligations professionnelles (réunions, tâches…) et familiales. Le télétravail améliore cette conciliation, en particulier chez les femmes cadres, avec en contrepartie, de plus souvent retravailler le soir (61 %).
Mais cette souplesse n’est pas que positive, surtout pour les mères. Elle ne diminue pas la charge mentale du cumul travail et parentalité, avec une charge parentale inégale, bien plus forte chez les femmes (55 % pour les femmes contre 17 % pour les hommes). Elles s’occupent des enfants malades, de leurs rendez-vous médicaux, des défaillances de crèche ou d’école… Cela les expose davantage aux risques sur le plan professionnel et pour la santé mentale, notamment celui d’un épuisement professionnel (62 %, soit 9 points de plus que les pères). Et cela constitue des freins à leur évolution professionnelle.
Cette enquête montre ainsi que l’intégration des questions qu’entraine la parentalité dans l’organisation du travail et la conception des emplois est encore très incomplète et que le partage très inégal des tâches familiales entre femmes et hommes cadres accentue la pression et la charge mentale pour elles et constituent un frein au déroulement de leur carrière.
Source
- La parentalité chez les cadres – Apec – 3 septembre 2025 :
https://corporate.apec.fr/home/nos-etudes/toutes-nos-etudes/la-parentalite-chez-les-cadres.html

