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Formation et reconversion : les actifs à l’initiative

samedi 27 mars 2021

Pour la deuxième année, le Centre Inffo a réalisé, avec l’institut CSA, une enquête auprès de 1 600 personnes actives pour connaître leur opinion sur la formation professionnelle. Cette nouvelle enquête a été menée en décembre dans le contexte très particulier de la crise du Covid et de ses conséquences sur le travail et l’emploi. On y retrouve un certain nombre de constantes mais aussi, au vu de l’évolution des réponses par rapport au 1er Baromètre il y a un an, leur opinion sur les effets de la crise que nous vivons, qui modifie leurs attentes et leurs projets.

Les constantes

Comme l’ont montré bien des enquêtes antérieures et le 1er Baromètre du Centre Inffo l’an dernier, les actifs ont une bonne opinion du rôle de la formation professionnelle. Ils la voient comme positive pour améliorer leur pratique professionnelle (90 %), pour évoluer professionnellement (89 %) et pour conserver leur employabilité (88 %, +4 points). Et plus on est diplômé, plus on en est persuadé.

Ils formulent ou ont l’intention de formuler des vœux de formation (85 %), de contacter directement un organisme de formation (77 %), de faire des recherches pour une formation (76 %)…

Cependant, comme les enquêtes le confirment toujours, ils se sentent majoritairement mal informés sur la formation professionnelle continue (55 %), tout particulièrement dans la fonction publique (hospitalière : 74 %, d’État : 67 %) et, paradoxalement, les diplômés du supérieur (61 %) et les salariés des entreprises de 1 000 salariés et plus (63 %). Le plus connu des dispositifs est le CPF mais, s’ils connaissent son existence à 85 %, seuls 48 % d’entre eux disent être bien informés et 42 % seulement connaissent le montant de leurs droits à la formation ; ce qui est en très grand progrès (+17 points en un an) mais encore minoritaire.

Un peu moins de la moitié des répondants (48 %, -3 points) pense réaliser une formation en 2021 et, pour ceux qui ne l’envisagent pas, c’est par manque de temps ou parce qu’ils n’ont pas trouvé de formation qui corresponde à leur besoin. Les formations recherchées concernent toujours l’informatique, les langues, le management mais aussi le domaine médical.

L’impact de l’année Covid

Deux perceptions dominent dans cette enquête.

  • Une confiance un peu diminuée dans leur avenir professionnel
    Plus des 2/3 des salariés gardent une confiance dans leur avenir (68 %), mais ce chiffre est malgré tout en recul de 7 points par rapport au premier Baromètre (2020). De plus, les actifs sont très conscients de la rapidité de l’évolution des métiers et des compétences : pour 42 % (+9 points) d’entre eux, leur métier évolue très vite ; et 48 % (+6 points) pensent que, si dans 5 ans ils feront toujours le même métier, ils ne l’exerceront pas du tout de la même manière. Et 49 % d’entre eux pensent se reconvertir plus ou moins vite, dont 33 % dans les 2 ans.

Cette conscience des changements les amène à se positionner très nettement comme premiers responsables de leur formation, à 78 % d’entre eux, en très forte augmentation en un an (+14 points), même si les moins qualifiés demandent l’aide des pouvoirs publics pour cela. Les « attentistes » perdent autant de points en un an et ne sont plus que 22 %.

  • Un actif sur 5 est dans un processus de reconversion professionnelle
    La préparation d’une reconversion concerne actuellement 20 % des actifs, un peu plus de femmes (22 %) que d’hommes (18 %), et monte même à près de 30 % pour les indépendants, à 34 % chez les 18-24 ans et à 35 % chez les personnes sans emploi. D’autres envisagent une reconversion. D’où au total le pourcentage de personnes concernées actuellement ou plus tard s’élève à 47 % des actifs. Les raisons en sont d’abord, pour 86 % d’entre eux, la volonté de « faire un métier plus proche de ses valeurs » ; la 2ème raison (57 %) est le « souhait d’améliorer son employabilité, sa rémunération ».
    Dans le cadre d’une reconversion, la majorité des personnes (62 %) sont accompagnées et même les ¾ de celles qui l’ont démarrée et elles en sont très majoritairement satisfaites. Quand la reconversion passe par une formation, leurs financements principaux sont le CPF ou les aides de Pôle emploi, mais ¼ y mettent de l’argent privé.

Au total, ce 2ème Baromètre nous montre une population active de plus en plus consciente de l’importance de la formation au long de son parcours professionnel, même si elle n’est pas toujours suffisamment bien munie pour bien la connaître et l’utiliser.

Il nous montre surtout une population très consciente des enjeux actuels pour son emploi ; des actifs en mouvement, bien plus qu’on ne l’analyse souvent, même si tous n’iront pas forcément au bout de leur idée de changement d’emploi et de reconversion professionnelle. Ainsi, le sujet de la formation pour maintenir et/ou accroitre ses compétences, pour se reconvertir et changer de métier est de plus en plus essentiel dans cette période de crise et de bouleversements que nous connaissons. Un sujet à porter en premier dans les entreprises lors des consultations du CSE, et lors de négociations.


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