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Hausse record du nombre demandeurs d’emploi et retour sur le chômage partiel

samedi 20 juin 2020

Les premiers chiffres de l’emploi révélés par la DARES (service statistique du Ministère du travail) donnent une idée de l’ampleur du choc économique et social provoqué par la crise du COVID-19. Dans de nombreux secteurs, l’activité s’est complétement arrêtée et les travailleurs les plus fragiles ont été touchés de plein fouet. La DARES fournit, dans son tableau de bord hebdomadaire du 26 mai 2020, les chiffres réels et estimés du chômage partiel pour les mois de mars et avril. Ils sont la marque de l’effort de l’État pour répondre à la crise et sauvegarder les emplois.

Le nombre de demandeurs d’emploi explose

843 000 demandeurs d’emploi supplémentaires de catégorie A en avril (n’ayant pas travaillé du tout), soit +22,6 %, constitue une hausse jamais connue depuis le début de la série en 1996 ! Après une première dégradation importante en mars, c’est évidemment l’arrêt de l’activité lié au confinement qui provoque un tel choc. Sur trois mois, l’augmentation est de plus d’un million soit +30,3 % depuis fin janvier.

Ce sont les jeunes (+29,4 %) et les hommes (25,2 %) qui sont les plus touchés. Toutes les régions métropolitaines sont impactées. Seuls les Hauts de France (+19,9 %), la Région parisienne (+19,1 %) et l’Occitanie (+21,7%) sont en dessous de la hausse moyenne. Les départements d’Outre-mer semblent moins touchés (entre 6,8 % et 9,6 % d’augmentation).

Cette hausse des demandeurs d’emploi de catégorie A touche plus particulièrement les métiers du commerce, des services à la personne, de l’hôtellerie et du tourisme, du transport et de la logistique, le BTP. Autant des secteurs qui emploient beaucoup de travailleurs précaires et qui ont été particulièrement touchés par la crise.

Sans activité à proposer, le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégorie B et C) diminue aussi de façon impressionnante (633 000, soit une baisse 29,9 %) largement plus qu’en mars ce qui explique pour ¾ la hausse du nombre de demandeurs de catégorie A en avril.

Le nombre de demandeurs d’emploi des catégories A, B et C augmente donc de 209 000, l’augmentation la plus forte depuis 1996. Même si les nouvelles inscriptions baissent (-19,1 %), les sorties chutent de 34,9 %, notamment les sorties de Pôle emploi pour reprise d’emploi ou entrée en formation.

Premiers signes d’une progression des plans de sauvegarde l’emploi…

La DARES dans son document hebdomadaire sur le marché du travail durant la crise montre que si le nombre de plans de sauvegarde de l’emploi de la semaine du 1er juin reste encore peu élevé, le nombre d’emplois concernés est de 2 411 emplois, 3,5 fois plus que durant la première semaine de mars et en augmentation sensible par rapport aux semaines qui ont précédé. Probablement, le premier signe d’une augmentation des procédures de licenciements économiques dans les entreprises.

…et des offres d’emploi

Fin mai, le niveau des offres d’emploi avait retrouvé quasiment son niveau d’avant confinement. Toutefois, cette hausse récente se fait au détriment des CDI. Ils ne représentent que 52 % des offres entre le 11 et le 17 mai (66 % des offres début mars).

Les chiffres du chômage partiel en mars et avril comptabilisés au 9 juin

1 386 000 demandes d’autorisation préalable d’activité partielle ont été déposées depuis le 1er mars 2020 par 1 055 000 entreprises. Elles concernent 13,3 millions de salariés, 5,8 milliards d’heures chômées demandées soit 433 heures chômées par salarié.

Sont particulièrement concernés les salariés des entreprises de moins de 50 salariés, les activités spécialisées scientifiques et techniques, les services administratifs et de soutien, le commerce et la construction. Les nombres de demandes les plus élevés émanent des principales régions économiques du pays (Île de France et Auvergne-Rhône-Alpes).

La DARES fournit aussi les chiffres des demandes d’indemnisation demandées par les entreprises au 8 juin 2020. Ainsi, pour le mois de mars, ce sont 973 000 demandes d’indemnisation qui ont été déposées à l’administration par 836 000 entreprises concernant 6,1 millions de salariés, soit 56 % des salariés concernés par les autorisations préalables (10,9 millions en mars). Le secteur de l’hébergement et de la restauration a eu le plus recours au chômage partiel. La DARES estime que, pour le mois de mars, il y aura finalement 7,2 millions de salariés en chômage partiel. Chiffre inférieur aux demandes préalables mais tout de même impressionnant !

Pour le mois d’avril, le 8 juin, 1 045 000 demandes d’indemnisation avaient été déposées par 886 000 entreprises. Elles concernent 6,5 millions de salariés pour un total de 635 millions d’heures chômées indemnisées. Le nombre de salariés concernés représentent 54 % des déclarations préalables. Ce sont les plus petites entreprises qui ont le plus demandé l’indemnisation de l’État et l’Unédic, pour des raisons évidentes de trésorerie. Au final, la DARES estime que, pour le mois d’avril, 8,6 millions de salariés auraient été placés en chômage partiel.

Hausse modérée des inscriptions en formation

Après des semaines de chiffres bas, le mois de mai fait apparaître une augmentation du nombre d’inscriptions en formation. Ainsi le nombre d‘inscriptions en formation est passé de 10 399 dans la semaine du 11 au 17 mai à 13 134 la première semaine de juin. Ce dernier chiffre reste toutefois inférieur à celui de la semaine correspondante de l’an passé (environ 19 % de moins).

Les contrats aidés restent au plus bas

7 700 entrées du 16 mars au 7 juin. C’est une diminution de 64 % par rapport à la même période de l’an passé.

En ce mois de juin, les chiffres du marché du travail montrent malheureusement sans surprise que ce sont les travailleurs les plus fragiles qui sont les plus touchés par la crise. Il faudrait aussi rajouter une partie des travailleurs indépendants qui ont été directement impactés par le confinement et qui se retrouvent aujourd’hui dans l’impossibilité de poursuivre leur activité.


Sources