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La France, 2ème pays de l’UE pour les travailleurs aux longs horaires

mercredi 14 juin 2023

Dans l’Union européenne, 7 % des actifs occupés travaillent habituellement 49 heures ou plus dans la semaine. Mais les taux sont très variables entre les métiers et d’un pays à l’autre. Quelques éléments.

Qui travaille de longues heures ?

Eurostat en fait le point, parmi les actifs de 15 à 64 ans. L’organisme statistique de l’UE pointe le cas des travailleurs indépendants qui sont les plus touchés, avec 30 % d’entre eux. Près de 4 % des salariés sont dans le même cas, mais il faut rappeler que le maximum prévu dans la législation européenne est de 48 heures.

Sont cités comme particulièrement concernés les travailleurs qualifiés de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, indépendants surtout. Mais on sait aussi qu’en France de nombreux cadres sont dans ce cas, en particulier quand ils sont au forfait jours.

Où trouve-t-on les « très gros travailleurs » ?

Les écarts de taux de très gros travailleurs sont très grands entre les pays européens. La France, avec plus d’un très gros travailleur sur 10 actifs (10,2 %), se situe en 2ème place derrière la Grèce (12,6 %). Derrière, on trouve Chypre (9,7 %), l’Italie et le Portugal (9,4 %). L’Allemagne et les pays du Nord sont moins touchés. Ferment la marche la Bulgarie, la Lituanie et la Lettonie autour de 1 %.

Taux de très gros travailleurs en 2022

Union européenne 7,3 %
Grèce 12,6
France 10,2
Chypre 9,7
Italie 9,4
Portugal 9,4
Belgique 9,3
Irlande 9,1
République tchèque 8,1
Autriche 8,1
Pologne 7,9
Suède 7,5
Allemagne 6,0
Finlande 6,0
Pays-Bas 5,8
Danemark 5,6
Norvège 4,9
Roumanie 2,2
Bulgarie 0,7

En France

En plus d’un taux élevé (10,2 %), la France est un des rares pays où le taux progresse entre 2021 et 2022. 57,1 % des chefs d’entreprises travaillent de longues heures, plaçant à nouveau sur ce point la France en 2ème place derrière la Belgique, au contraire des chefs d’entreprise allemands (46 %) ou portugais (33 %). Ils ne sont pas liés à la règlementation de la durée du travail.

Et en France les salariés sont plus souvent obligés à de grandes durées de travail, pour 6,3 % d’entre eux, alors que la moyenne européenne est de 3,8 % : leur taux est donc à 165 % du taux européen ! C’est là que l’on retrouve les salariés au forfait jours, dont une partie dépasse nettement les règles maxima du temps de travail européen.



Contrairement à la réputation de la France sur le temps travaillé, on y trouve donc de nombreux très gros travailleurs et des dépassements d’horaires qui sont encore à régler dans les entreprises et administrations, avec les IRP ou/et la négociation.


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