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La protection sociale en solde positif en 2017

mercredi 10 juillet 2019

Pour la première fois depuis 2008 et la crise financière, les comptes de la protection sociale affichent un solde positif en 2017. Cela s’explique par une croissance économique plus forte en 2017 créant une accélération des cotisations et par une croissance modérée des prestations sociales attribuées.

Ressources et solde

Les ressources se sont élevées à 779,7 Mds €, en progression de 2,8 % par rapport à l’année 2016. Le solde positif est de 5,2 Mds, une première depuis 2008.
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Les prestations sociales

94 % de ces ressources, soit 727,9 Mds € (+1,8 %), sont distribuées en prestations (les 6 % restants représentent les frais de gestion et financiers). On peut ainsi évaluer l’importance de leur rôle de redistribution puisqu’elles représentent 31,7 % du PIB alors que la moyenne dans l’Union européenne est à 27,1 % (soit plus de 4 000 Mds €) ; moyenne composée d’ailleurs de niveaux fort différents entre pays de l’UE, entre la France, en tête, et la Roumanie en queue de liste (un peu moins de 15 % de son PIB).

En 2017, les prestations se sont réparties entre :

Les différents risques Montant % des prestations
Vieillesse et survie 331,1 Mds €, 45 %
Santé 255,8 Mds €, 35 %
Famille 55,2 Mds € 8 %
Emploi 44,3 Mds € 7 %
Pauvreté et exclusion 23,1 Mds €, 3 %
Aides au logement 18,5 Mds € 3 %

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  • Pour la vieillesse, la France est dans la moyenne européenne (46 %). Le report progressif de l’âge de la retraite modère la hausse de ce poste.
  • Les dépenses de santé progressent de 2,1 %, comme les années précédentes. Le premier poste est celui de la maladie, devant l’invalidité, puis les accidents du travail qui diminuent en 2017 grâce au développement de la prévention.
  • Les dépenses liées à l’emploi et au chômage sont stables grâce à une amélioration – même modérée – du marché de l’emploi.
  • Les prestations familiales sont en croissance grâce à la fin de la modulation des allocations familiales en fonction des ressources.
  • Les décisions législatives de 2016 et 2017 limitent la croissance des dépenses d’aide au logement : suppression des aides à partir de loyers seuils, baisse des APL de 5 € par mois…
  • Les dépenses en faveur de la pauvreté et de l’exclusion sont celles qui augmentent le plus en un an : +5,9 %. La hausse des sommes attribuées pour la prime d’activité est très nette, à +5,6 %, tandis que le RSA progresse légèrement. La France consacre à la lutte contre l’exclusion sociale près du double de la moyenne européenne, tout en étant bien inférieure aux pays nordiques et aux Pays-Bas, même si le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale a baissé de 379 000 entre 2008 et 2017 et est un des plus faibles d’Europe.

Il est donc bienvenu que les comptes globaux soient revenus au vert. Cependant la sécurité sociale elle-même reste en déficit, même s’il s’est réduit. Ce sont les apports des mutuelles et institutions de prévoyance qui expliquent le solde final. Pour l’instant, ce bon résultat concerne une seule année. Le chiffres des années 2018 et 2019 seront importants à suivre, notamment en raison de l’aggravation du déficit de la sécurité sociale, attendu en 2019, suite aux mesures d’urgence économiques et sociales prises par le gouvernement pour répondre aux gilets jaunes (http://www.clesdusocial.fr/alerte-sur-les-deficits-des-comptes-sociaux-financement-de-la-protection-sociale).
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