Un plan à 100 milliards d’euros
Le gouvernement avait décidé à la fin de l’été 2020 en réponse aux conséquences économiques de la crise du Covid d’un plan de relance de 100 milliards d’euros au lendemain du premier confinement. Les objectifs étaient une relance rapide de l’économie et l’obtention de résultats en matière de décarbonation, de reconquête industrielle et de renforcement des compétences et des qualifications sur l’ensemble du territoire. Il proposait des mesures concrètes à destination de tous : particuliers, entreprises et associations, collectivités ou administrations.

Le soutien de l’UE
Ce plan est soutenu financièrement par l’Union européenne à hauteur de 40 milliards, il avait été validé en juillet 2021. Le financement apporté par l’UE s’appuie sur les trois grands volets du plan de relance : écologie, compétitivité et cohésion. Au total, ce sont plus de 70 mesures qui sont soutenues financièrement par l’UE, comme la rénovation énergétique des bâtiments, l’aide aux employeurs d’apprentis ou de contrats de professionnalisation ou le développement du numérique sur l’ensemble du territoire… Le plan de relance européen, NextGenerationEU, s’élève à près de 750 milliards d’euros.
Comment le plan de relance a bénéficié aux différents territoires en France ?
Ce premier bilan montre que son déploiement s’est fait de façon ordonnée. L’étude retient que « le déploiement rapide de ’France Relance’ a bénéficié à l’ensemble des territoires » en France, sans privilégier outre mesure l’Île-de-France, qui concentre pourtant près d’un tiers de l’activité économique.
La note d’analyse recense les modalités de déploiement dans les territoires de 68 milliards d’euros du plan de relance - sur les 93 milliards d’euros engagés fin 2023 - en analysant une quarantaine de dispositifs, au niveau des régions puis des zones d’emploi qui ont bénéficié du plan.
Pour aller plus loin, examinons les différents critères. Si on rapporte les montants reçus à la population, l’Île-de-France apparaît la mieux servie. Mais si on les rapporte à l’activité économique de la Région, ce qui peut se justifier, alors l’Île-de-France recule en neuvième position, et c’est la Guyane qui est en tête. La Martinique et la Guadeloupe apparaissent a contrario comme les moins bien servies.
Si on prend comme critère la part de PIB reçu, voici le top 5 : La Guyane a reçu 3,7% de son PIB de 2018, la Normandie, 3,4%, Auvergne Rhône-Alpes, 3,3%, l’Occitanie, 3,2% et l’Ile-de-France, 3,0 %.
Les enseignements les plus marquants
L’ensemble des zones d’emploi ont bénéficié du plan de relance, avec une dispersion globalement assez faible. Les montants reçus ne semblent pas corrélés à des caractéristiques socioéconomiques des zones d’emploi. Les estimations n’établissent pas de corrélation entre la dynamique d’emploi pré-covid et les montants perçus.
On trouve parmi les zones fragiles des zones dont les montants reçus du plan de relance par habitant sont élevés (Nevers, Gien, Maubeuge, Épinal, Saint-Dié-des-Vosges), et des zones dont les montants reçus sont faibles (le Nord-Caraïbes, Le Sud−Martinique, Cambrai, Vitry-le-François, Saint-Dizier, Nîmes).
Enfin, les enveloppes de France Relance se dirigent davantage vers les territoires industriels. Les zones ultramarines et touristiques (présentes pour la plupart sur le littoral) sont quant à elles en bas du classement des bénéficiaires.
Si la Cour des comptes juge positif ce bilan, elle estime qu’il y a beaucoup de dispersion entre de nombreux dossiers et souhaitait une plus grande sélection.
Reste désormais à attendre le bilan final du plan et une analyse qualitative à côté des enseignements quantitatifs.
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