mercredi 19 août 2020
Redevenu positif en 2017, le solde du système de protection sociale français, c’est-à-dire de l’ensemble des organismes, publics et privés, qui délivrent des prestations en nature et en espèces, s’est encore amélioré en 2018 pour atteindre 9,8 Md€. Ses dépenses s’établissaient à 790 Md€, dont 742 Md€ de prestations, pour représenter 33,5 % du PIB. Ses ressources se sont élevées à 800 Md€.
Ce résultat s’explique par un double mouvement
L’année 2018 est également marquée par une évolution sensible de la structure des recettes du système due à :
Le champ de la protection sociale est bien plus large que celui de la Sécurité sociale, puisqu’il englobe tous les acteurs concernés qu’ils soient publics (Sécurité sociale, État, Assurance chômage, etc.) ou privés (organismes complémentaires, entreprises, etc.).
En 2018, les dépenses de protection sociale s’élèvent à 790 milliards d’euros, soit un peu plus d’un tiers du PIB, dont 94 % de prestations de protection sociale soit 742 milliards d’euros. Les 6 % restants sont constitués pour l’essentiel de frais de gestion, de frais financiers et d’emplois du compte de capital. Les prestations de protection sociale sont réparties en six risques sociaux.
Les six risques de prestations de la protection sociale : soit en milliards d’euros (source DREES) :
vieillesse : | |
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vieillesse | 300,5 (soit 2,5 % de plus qu’en 2017) |
survie | 39,5 (soit 0,2 % de plus qu’en 2017) |
santé : | |
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maladie | 215,1 (soit 2,1 % de plus qu’en 2017) |
invalidité | 41,2 (soit 2,6 % de plus qu’en 2017) |
AT-MP | 6,8 (soit 0 ;9 de moins qu’en 2017) |
famille : | |
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famille | 56,1 (soit 1,3 % de plus qu’en 2017) |
emploi : | |
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chômage | 40,7 (soit 1 % de plus qu’en 2017) |
insertion et réinsertion professionnelle | 3,6 (soit 8,8 % de moins qu’en 2017) |
pauvreté : | |
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pauvreté - exclusion sociale | 23,9 (soit 3,6 % de plus qu’en 2017) |
logement : | |
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logement | 17,1 (soit 7,1 % de moins qu’en 1017) |
Sur les 742 milliards d’euros, les deux principaux risques, vieillesse-survie (incluant les pensions de retraites) et santé (remboursement des soins, etc.), totalisent 81 % du total de ces dépenses. Les prestations des risques famille et emploi en constituent respectivement 8 % et 6 %, tandis que les risques pauvreté-exclusion sociale et logement y contribuent chacun pour près de 3 %.
Les ressources de protection sociale s’établissent à 800 milliards d’euros en 2018
Une grande diversité d’organismes intervient dans le champ de la protection sociale
Le reste de la dépense est pris en charge par l’État (administration publique centrale et les organismes rattachés) et les collectivités locales (pour respectivement 14 % et 5 % du total en 2018). L’intervention de l’État et des collectivités locales, s’appuyant sur des cotisations et des impôts (ou contributions publiques), est plus concentrée : lutte contre la pauvreté, aide à la petite enfance, etc.
La comptabilité nationale permet d’inscrire ce système de prestations et de prélèvements dans un cadre plus large en intégrant l’ensemble des transferts sociaux et l’ensemble des prélèvements obligatoires (sur les revenus et le patrimoine).
Le système de protection sociale contribue à la redistribution entre ménages et à la lutte contre la pauvreté. La part des cotisations sociales et des contributions dans le revenu des ménages augmente globalement avec le niveau de vie des ménages. Ainsi, le taux de pauvreté diminue d’environ 8 points de pourcentage grâce à l’intervention du système socio-fiscal pour atteindre environ 14 %. Les prestations de protection sociale expliquent environ 7 points de cette baisse.
Ce retour à l’équilibre et même à un résultat légèrement positif était attendu depuis plusieurs années et représentait une maîtrise recherchée des finances de notre système de protection sociale. D’où l’importance de ces résultats de 2017 et 2018. Mais ce fragile équilibre entre recettes et dépenses est balayé par le covid-19. Reste que cet outil indispensable doit continuer à jouer un rôle fondamental dans la société française. Tous les acteurs concernés doivent s’y atteler.
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