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Pouvoir d’achat et précarité : que dit le Pacte du Pouvoir de Vivre ?

samedi 5 mars 2022

Le Pacte du Pouvoir de Vivre (PPV) est une alliance de plus de 60 organisations. Il réunit des acteurs majeurs dans la protection de l’environnement, la lutte contre la pauvreté, le soutien aux migrants, le monde étudiant, le monde du travail, de l’éducation populaire, de l’économie sociale et solidaire et de la mutualité. Il veut porter un nouveau modèle de société écologique, sociale et démocratique tout en améliorant la vie quotidienne des citoyens. Il prend parti dans la campagne présidentielle et législative non pas en faveur d’un candidat mais en portant un projet de changements. Focus sur les propositions pour le pouvoir d’achat et la lutte contre la précarité.

64 organisations s’engagent

Composé de 64 associations aussi variées que le Secours Catholique, la CFDT, la Fondation Abbé Pierre, la Mutualité Française, France Nature Environnement, les CEMEA, la CFTC, la CIMADE, les Coop’ HLM, le Pacte civique… le PPV est né en 2019 pour sortir d’un modèle de société qui met en péril la vie sur la planète et entraîne de trop nombreuses injustices et inégalités.

Les organisations du Pacte ont élaboré 90 propositions présentées en novembre 2021 qui sont relayées par une quarantaine de groupes locaux et présentées à tous les candidats à l’élection présidentielle. Certaines des propositions s’inscrivent dans le temps court et d’autres dans le temps long qui ne s’arrêtera pas à ce moment politique particulier. Cela étant, les organisations du Pacte jugent sévèrement certains propos caricaturaux et régressifs de candidats ou de partis dans la campagne et plaident pour que le débat public aborde les préoccupations quotidiennes des Français et des Françaises.

Pour le pouvoir d’achat et la lutte contre la précarité

La crise sanitaire mondiale a mis en lumière des urgences sociales et a creusé des inégalités menaçant la cohésion de notre pays. Les organisations du Pacte plaident pour le pouvoir de vivre dignement à travers plusieurs axes.

  • Revaloriser les bas salaires dans les grilles de classification des branches, dans les entreprises et administrations pour percevoir une rémunération qui permette de vivre dignement. À ce titre, le montant du SMIC n’est pas le seul curseur, les branches et les entreprises ont un rôle central à jouer, d’autant plus important depuis les ordonnances Travail de 2017.
  • Le gouvernement doit conditionner le versement des aides publiques à un dialogue social de qualité. En tant qu’acteur économique, il peut aussi, comme les collectivités territoriales, changer les modalités de la commande publique en cessant de tirer les prix vers le bas et en y adjoignant des clauses sociales et environnementales.
  • Encadrer les écarts entre les plus hautes et les plus basses rémunérations dans les entreprises et plafonner les rémunérations des dirigeants d’entreprise à des niveaux socialement acceptables. Le ratio d’équité prévu dans la loi Pacte doit être un outil de transparence et devrait s’étendre à un nombre plus important d’entreprises.
  • Instaurer un droit à la connexion qui réponde à un certain nombre d’exigences universelles et qui dépassent le seul accès théorique au réseau Internet : une formation initiale et continue à son utilisation, un accompagnement efficace, une aide financière, une connexion à un coût abordable, des sites Internet et des applications adaptés, une identité numérique simple et sécurisée.
  • Accueillir dignement les réfugiés et les migrants et garantir les conditions d’une inclusion réussie.
  • Le Pacte du Pouvoir de Vivre demande d’instaurer un revenu minimum garanti pour ceux qui bénéficient des minima sociaux, qui permettra de combattre efficacement la pauvreté, et qui doit assurer, à terme, des ressources d’au moins 50 % du niveau de vie médian.
  • Les jeunes qui ne sont ni en études, ni en formation, ni au travail, devraient pouvoir y accéder dès 18 ans car ils sont aujourd’hui les premières victimes de la pauvreté.
  • Pour les étudiants, il faut réformer les bourses et augmenter le plafond. Cette réforme doit par exemple ouvrir de droit la possibilité aux étudiants de bénéficier de certains dispositifs tels que la complémentaire santé solidaire ou le chèque énergie.
  • Favoriser la sortie des ménages modestes de la précarité énergétique en doublant le montant du chèque énergie.
  • Garantir l’accès et l’effectivité des droits tels que le RSA, la complémentaire santé solidaire ou les allocations pour les handicapés en luttant contre le non-recours. Le Pacte demande l’automatisation des droits et le développement de la pratique du référent unique, la suppression de la prise en compte des « petites ressources » irrégulières qui viennent entamer les droits à prestations sociales comme les gratifications de stage et une grande campagne nationale sur le non-recours.

En conclusion, les organisations du Pacte souhaitent que chacun agisse individuellement et collectivement pour faire société et faire reculer les inégalités. Elles réclament à ceux qui veulent conduire notre pays de produire un débat à la hauteur des enjeux.


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