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Bilan des mesures gouvernementales prises en matière d’emploi, formation et insertion

mercredi 10 février 2021

Elisabeth Borne a présenté au Conseil des ministres du 6 janvier un bilan des actions prioritaires du ministère du Travail. Au menu, activité partielle, emploi des jeunes, formation professionnelle, insertion par l’économique et égalité professionnelle.

L’activité partielle

Ce sont bien sûr les mesures prises pour répondre à la crise du COVID qui retiennent l’attention par leur caractère massif et exceptionnel. Près de 9 millions de salariés ont pu bénéficier du chômage partiel au printemps 2020 et encore 3 millions au moment du deuxième confinement mobilisant environ 30 milliards d’euros en 2020.

La ministre a, en outre, mis en avant le dispositif d’activité partielle de longue durée mis en place dans 7 500 établissements pour un effectif de 400 000 salariés.

Par ailleurs, 350 000 salariés en activité partielle ont pu bénéficier de formations afin de renforcer les compétences des entreprises. Le dispositif conçu par les partenaires sociaux sur les transitions collectives devrait compléter en 2021 la panoplie des mesures pour tenter d’éviter une catastrophe en matière d’emploi.

Apprentissage

Manifestement l’apprentissage a le vent en poupe depuis la réforme de 2018. Après 368 000 entrées en 2019, le nombre de contrats d’apprentissage signés entre janvier 2020 et début décembre 2020 a été de 440 000. La ministre dans une interview au journal Libération annonce un chiffre provisoire de 450 000 pour l’ensemble de l’année. En dépit de la crise, la ministre indique que « l’année 2020 devient ainsi la meilleure année de l’histoire pour l’apprentissage ».

On peut toutefois remarquer que ce bilan a été facilité par les aides exceptionnelles à l’embauche d’apprentis créées depuis le covid-19 et regretter que son ministère n’ait alors indiqué le nombre d’apprentis qui n’ont pas trouvé de maître d’apprentissage, ni ne mentionne le nombre de contrats de professionnalisation qui, avec 116 000 contrats, était en recul de 40,3 % fin novembre. (DARES Tableau de bord PoEm du 22/01/21). Dans Libération, elle affirme que le nombre total de contrats en alternance sera en progression en 2020.

Le plan « un jeune, une solution »

Depuis la mise en place du dispositif destiné à favoriser l’entrée dans la vie professionnelle des jeunes de moins de 26 ans, 1 million de jeunes ont été recrutés en contrat indéterminée ou déterminée de 3 mois. « Un niveau équivalent à celui de 2019 malgré la crise » déclare la ministre. Par ailleurs, 560 000 parcours d’insertion ont été engagés en 2020. La plateforme numérique #1jeune#1solution connaît d’après la ministre « un franc succès » avec près de 500 000 visiteurs, plus de 1,1 million de recherches d’emploi et 1 000 entreprises « engagées pour les jeunes ».

L’insertion par l’économique

Le nombre de bénéficiaires des dispositifs d’insertion a été porté à 141 000 en 2020, en hausse de 3 % par rapport à l’an passé malgré une baisse importante au printemps. Les contrats en cours ont été prolongés et des aides d’urgence ont été accordées pour préserver l’activité des structures par l’activité économique. La ministre annonce un objectif de 60 000 emplois supplémentaires pour 2021 et propose de développer le chiffre d’affaires du secteur en « stimulant les emplois inclusifs ».

Égalité professionnelle

Élisabeth Borne a enfin fait le point de la mise en œuvre de l’index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans le but de réduire les écarts de rémunération. 31 000 entreprises de plus de 50 salariés sur 40 000 ont publié leur index. Rappelons que Clés du social avait abordé le sujet de façon plus détaillée (https://www.clesdusocial.com/index-d-egalite-professionnelle-beaucoup-de-chemin-encore-a-parcourir).


L’État peut mettre en avant un bilan positif de son action face à la crise pour préserver l’emploi, notamment avec l’activité partielle qui a permis à de nombreux salariés de garder leur emploi, et aux entreprises de conserver leurs compétences pour des jours meilleurs. Mais ne faut-il pas aller plus loin encore et faire preuve de plus d’innovation dans les politiques d’emploi notamment en direction des jeunes qui subissent de plein fouet la crise ?


Sources

  • Libération : Interview d’Elisabeth Borne du 19 janvier « le quoi qu’il coûte n’est pas de droite »