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Chômage des jeunes en hausse et alternance en recul

jeudi 11 octobre 2012

Une vulnérabilité au chômage, l’alternance en recul, un bilan des emplois jeunes positif...

Une vulnérabilité au chômage

Cette année, près de 23 % des jeunes actifs sont au chômage en France, plus de 2 fois plus que le taux de chômage global. Et on ne peut se consoler du fait que cette proportion se situe exactement dans la moyenne européenne et au même niveau que le Royaume-Uni, d’autant moins que cette moyenne cache en fait une très large fourchette entre les moins de 10 % de l’Allemagne, de l’Autriche et des Pays-Bas et les plus de 50 % de la Grèce et de l’Espagne.

La Fondation de Dublin (Eurofound) remarque que le marché du travail est plus instable pour les jeunes que pour les autres salariés, ce qui fait que les jeunes ont beaucoup plus vulnérables en période de crise.

De plus, parmi les jeunes chômeurs, l’OCDE distingue un groupe de jeunes sans emploi qui ne sont pas en formation et des jeunes ni ne sont inscrits au chômage : ils constituent donc les plus exclus, les plus loin de l’emploi : or ils représentent 12 % des jeunes non scolarisés en France (12,8 % dans l’UE). Le nombrede ces jeunes appelés NEET (not in employment, education or training : ni en emploi, ni à l’école, ni en formation) a fortement crû depuis la crise dans toute l’Europe, et touchent particulièrement les jeunes les moins formés, issus de l’immigration, ou handicapés, ou vivant dans une région reculée, issus d’un ménage à faible revenu, avec des parents au chômage, ou de famille séparée. En plus de la difficulté économique qu’ils subissent, l’étude montre que cette marginalisation de jeunes comporte des risques de non intégration dans la société, de désintérêt pour la vie politique et la démocratie.

L’alternance en recul

Face à cela, les mesures jeunes peinent à intervenir et l’altenance est en recul au 1er semestre 2012 : moins 6 % sur le premier semestre 2012, par rapport à la même période de l’année précédente, selon les statistiques du ministère du Travail. Or, juin était le dernier mois où s’appliquait le « zéro charge apprenti », ce qui aurait pu inciter des entreprises à finaliser leurs embauches de jeunes en apprentissage ou contrat de qualification. Les entreprises sont en première ligne pour relancer les embauches en alternance.

Le gouvernement, quant à lui, mise sur les deux nouveaux contrats qu’il a annoncés : 500 000 contrats de génération dans les entreprises, et autant de contrats d’avenir, dont 150 000 d’ici 2014, destinés aux administrations, collectivités et associations, qui seront lancés progressivement à partir de novembre, pendant les cinq ans de la mandature.

Un bilan des emplois jeunes positif

Or, ces derniers sont proches des anciens emplois jeunes des années 1997-2002 (gouvernement Jospin), mais avec deux différences : un ciblage sur les publics peu qualifiés et un renforcement de la formation. Malgré cela, l’étude de suivi du Cereq* sur la génération 1998 des emplois jeunes 10 ans après est intéressante pour évaluer l’efficacité de ce type de dispositif.

À la fin 2008, trois quarts des jeunes ayant bénéficié de ce programme occupaient un CDI. Alors que les premiers effets de la crise apparaissaient en France, seuls 12 % des emplois jeunes étaient sans emploi, un taux inférieur à celui des jeunes de la même cohorte qui n’étaient pas passés par un emploi jeune.

Ce type de mesure a donc joué pleinement son rôle d’accueil des jeunes dans une première expérience professionnelle, à un salaire cependant faible car proche du Smic. Ensuite ils ont mis plus de temps à se repositionner dans l’emploi à la sortie de l’emploi jeune, et s’ils ont retrouvé en 2008 un niveau d’emploi en CDI comparable aux autres jeunes, ils souffrent d’un désavantage salarial qui persiste, en particulier parce que les 2/3 sont restés dans le secteur non marchand.

Ce bilan des emplois jeunes montre également l’importance de la préparation de leur sortie du dispositif, lorsqu’il n’y a pas de maintien chez le même employeur à la sortie. Ce sera d’autant plus important pour un nouveau programme s’adressant à des jeunes non qualifiés et dans une période de fort chômage.


PS :

Téléchargez le dossier sur le site cee-recherche.fr : http://bit.ly/ZQIVEK