1. Accueil
  2. > Europe, Monde
  3. > #Institutions
  4. > Discours sur l’état de l’Union Européenne : Quelles (...)

Discours sur l’état de l’Union Européenne : Quelles priorités pour demain ?

mercredi 30 septembre 2020

Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission, vient de présenter le 16 septembre devant le Parlement européen l’état de l’Union européenne dans un monde bousculé par le Covid19 et ses conséquences économiques et sociales. Tout en rendant hommage au personnel soignant et aux salariés en première ligne pendant la pandémie, elle a présenté cinq axes prioritaires tout en confirmant ses engagements environnementaux et numériques.

Renouer le fil

Il y a un peu moins d’un an, en novembre 2019, Ursula Von der Leyen s’était exprimée devant le Parlement européen, dont elle attendait le vote favorable pour exercer la présidence de la Commission. Elle avait alors présenté son programme pour une Europe plus verte, plus numérique et plus « géopolitique ». Mais l’irruption de la pandémie de Covid-19, qui a plongé notre continent en récession, a mis un coup d’arrêt à ces chantiers. Mme Von der Leyen a voulu reprendre le fil de son mandat, et relancer ses grands projets, en les inscrivant dans ce monde post-Covid difficile à dessiner.

Cinq actions prioritaires

La Présidente de la Commission européenne a fixé 5 actions prioritaires :

  • L ’Europe de la santé, qui est encore considérée au regard des Traités comme étant de la compétence des États membres. La Présidente a mis en en avant « une Union de la santé », renforcée par une « agence de la santé », À propos du vaccin contre le Covid, l’ancienne médecin a déclaré « vouloir veiller à ce que les femmes et hommes d’Europe et celles et ceux du monde entier y aient accès » tout en attirant l’attention des peuples contre « le nationalisme vaccinal ».
  • Les migrations, la Présidente considère que l’ensemble de l’Europe doit y prendre sa part. Un pacte pour les migrations et le droit d’asile ont été présentés par la Commission européenne le 23 septembre, dans ce cadre il est prévu de revenir sur le « règlement de Dublin » concernant le pays d’entrée des migrants.
  • La société et la famille. Elle s’est engagée à plaider en faveur des droits, et notamment familiaux, des minorités sexuelles rappelant que « si vous êtes parents dans un pays, vous êtes parents dans tous les pays »
  • À propos du Brexit : elle a rappelé clairement que l’accord de divorce entre le Royaume-Uni et le reste de l’Union européenne ne « pouvait pas être modifié unilatéralement » comme le Premier ministre anglais voudrait l’imposer.
  • Ursula Von der Leyen a profité de son discours pour revenir à ses priorités environnementales et numériques, alors que l’UE subit toujours une grave crise sanitaire et sociale. Elle a proposé à l’UE d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour cela, a-t-elle précisé, les émissions de gaz à effet de serre devront diminuer d’au moins 55 % d’ici à 2030 (par rapport à 1990), et non pas de 40 % comme prévu jusque-là.

L’Europe sur la scène mondiale

Dans ces temps peu favorables au multilatéralisme, marqués par l’affrontement USA/Chine et dans l’attente des élections américaines, la Présidente a également insisté sur la nécessité pour l’Union européenne d’accélérer sa transition technologique. Sans quoi « d’autres agiront avant nous et fixeront les normes », a-t-elle plaidé, en insistant sur les données industrielles, l’intelligence artificielle ou la 5G. Elle a notamment promis de mettre en place, pour chaque citoyen de l’UE, une « identité numérique européenne » qui « pourra être utilisée partout en Europe pour tout faire, louer un vélo ou payer ses impôts ». Et s’est engagée à ce que 20 % des 750 milliards d’euros du plan de relance servent à financer la digitalisation de l’économie.

À propos des relations « des plus importantes, mais des plus difficiles » avec la Chine, elle a notamment évoqué la question de la défense des droits de l’homme. Et glissé qu’il serait temps que les Européens passent au vote qualifié (et non pas à l’unanimité) quand il s’agit d’appliquer des sanctions contre un pays qui viole ces droits.

Les réactions

Si les parlementaires européens sont satisfaits de la volonté de renouer le fil et de construire un agenda d’action, l’absence de textes parlementaires à débattre, jusqu’à ce jour, inquiète. De fait, la Commission avait, entre décembre 2019 et mars 2020, présenté ses projets pour le pacte vert ainsi que les stratégies industrielle et numérique de l’Union, mais, depuis l’irruption du Covid-19, elle a consacré toute son énergie à gérer cette crise sans précédent en soutenant les systèmes de santé et la recherche d’un vaccin et à l’élaboration du plan de relance européen.

Il y a donc urgence à agir et à avancer en particulier sur la transition écologique.


Sources