En fait, les propriétaires et les locataires du parc social sont les moins mobiles.
Pour les premiers, les coûts d’une transaction immobilière sont élevés, beaucoup plus en France qu’aux USA ou au Royaume-Uni. Or, en France, 58 % des foyers sont propriétaires (Union européenne : 65 % en moyenne) dont 2/3 ont fini de rembourser leur crédit. Avoir son logement depuis longtemps crée un attachement. Et la spéculation immobilière a beaucoup fait évoluer les rapports de prix de l’immobilier d’une ville à l’autre, rendant souvent les changements de propriété inaccessibles, ou difficiles. De plus, plus âgés, ils sont professionnellement moins mobiles et craignent plus un déclassement professionnel.
Pour les locataires du parc social (18 % des ménages), c’est la crainte de perdre un logement de ce type qui les retient.
Les locataires du parc privé (24 % des ménages) sont les plus mobiles, même si la mobilité a un coût (déménagement) et même si un déménagement leur fait risquer une hausse de loyer.
L’étude constate un autre phénomène : la probabilité de connaître le chômage est plus faible pour les propriétaires mais, s’ils le connaissent, leur chômage est plus long (14,3 mois), surtout pour ceux qui ont fini de payer leurs emprunts.
La durée du chômage est plus courte pour les propriétaires accédants, ayant encore des emprunts (10,5 mois) : ils ont des charges financières sur les épaules, ils doivent retrouver un emploi au plus vite. Plus courte aussi, mais dans une moindre mesure, pour les locataires du parc privé (13,2 mois).
Alors que les locataires du parc social ont un risque plus fréquent, une longue durée de chômage (15,7 mois) et connaissent des sorties de chômage plus longues sur le marché non local. Les raisons sociales de ces inégalités sautent aux yeux, les locataires du parc social le démontrent encore une fois.