Les effets du bruit sur la santé
- Des effets directs sur l’audition : surdité d’apparition progressive et insidieuse, acouphènes soit des bourdonnements ou sifflements d’oreilles désagréables, ponctuels ou permanents et de l’hyperacousie, une extrême sensibilité aux sons.
- Des effets extra-auditifs : perturbation du sommeil, gêne, effets sur les attitudes, les comportements, les performances et l’intelligibilité de la parole. À long terme, le bruit joue également un rôle aggravant sur les pathologies cardiovasculaires.
20,5% des travailleurs sont exposés au bruit en 2919
Plus de 5 millions de travailleurs sont exposés au bruit. C’est-à-dire au moins à 70 décibels (dB) sur 8 heures de travail. 35,8% d’entre eux sont exposés à un niveau lésionnel (au-delà de 80 décibels). La proportion a très légèrement baissé par rapport à 2007 (22,9%) selon les auteurs. On constate une différence de genre, les hommes représentent 80% des exposés, reflet de leur surreprésentation dans les métiers les plus à risque.
Le BTP et la métallurgie sont les secteurs les plus impactés
Le secteur des travailleurs du bâtiment et travaux publics compte le plus grand nombre de travailleurs exposés. 53,7% d’entre eux sont exposés à un niveau lésionnel. Le secteur « transports, logistique et tourisme » vient en 2ème position, 18,7% des salariés le sont à un niveau lésionnel. Le secteur de la mécanique et du travail des métaux concentre la proportion de travailleurs exposés la plus importante, avec 77,9%, dont 67,1% exposés à un niveau lésionnel, même si les travailleurs y sont moins nombreux.
Quelle prévention et quelle réparation ?
Le code du travail prévoit la prévention des risques d’exposition au bruit (articles R4431-1 à R4437-4). À partir d’un certain niveau de bruit, l’employeur doit mettre à disposition des travailleurs des protecteurs individuels contre le bruit. Pour compléter, le travailleur peut bénéficier d’un examen audiométrique préventif.
Les lésions auditives provoquées par le bruit peuvent être reconnues comme maladies professionnelles (MP), rappelle Santé publique France. En 2022, 320 MP ont été reconnues pour le régime général (contre 704 en 2016). Ce chiffre serait toutefois largement sous-évalué selon la commission sur la sous-déclaration. Elle estime à plus de 15 000 les cas non déclarés chaque année.
Quelle suite en guise de conclusion
Les résultats de l’étude s’avèrent extrêmement utiles à tous les acteurs de l’entreprise et de la médecine du travail. Ils devraient être complétés par les données sur le port réel et l’efficacité des protecteurs individuels contre le bruit.
Ces résultats devraient orienter bien davantage la prévention en ciblant les secteurs concernés. Le décalage entre des données si importantes et des chiffres si bas de reconnaissance en maladies professionnelles doit interpeller les partenaires sociaux. Il y a là un véritable enjeu de santé publique et de protection des salariés.

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