Les chiffres
En 2024 :
- 1 232 000 personnes ont commencé au moins une formation, soit 6 % de plus qu’en 2023,
- 1 387 500 formations ont débuté, une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente en raison des nombreuses demandes de permis moto, mais -6 % sans elles.
Ainsi les chiffres globaux de 2024 sont en hausse. Mais une hausse non linéaire :
- de janvier à mai, l’augmentation est de 30 % par rapport aux mêmes mois de 2023, avec en particulier un grand nombre de formations au permis moto, et par volonté d’avoir son dossier validé avant les changements du mois de mai.
- de juin à décembre au contraire, la baisse est de -14 %. Seuls les inscrits à France Travail continuent d’augmenter entre juin et décembre : +8 %.
Les changements du mois de mai
En raison des déficits du CPF qui était comblés par une dotation de France Compétences, deux mesures ont été prises pour les réduire et renforcer un usage lié aux besoins professionnels. À partir du 2 mai, l’État impose un reste à charge pour les personnes de 100 euros sur chaque formation réalisée. Les inscrits à France Travail ainsi que ceux qui ont un abondement de leur employeur ou d’un organisme spécifique en sont exemptés. D’autre part, en raison de l’envolée des demandes de permis moto dans les premiers mois de l’année, une nouvelle règle est imposée à partir du 18 mai : le CPF ne peut financer un permis de conduire auto ou moto que si la personne n’en a aucun des deux – souvent indispensable pour prendre un travail - ce qui crée une énorme baisse des demandes de permis moto.
Le bilan du CPF de 2024
45 % des formations réalisées ou débutées dans l’année concernent les transports, dont 22 points pour les permis voiture et 10 points pour les permis moto. Soit +11 points par rapport à 2023, mais en forte baisse après mai, surtout le permis moto. L’enseignement-formation, en nombre beaucoup plus réduit (2,1 %), est en nette augmentation (+24,5 %).
Parmi les formations en forte baisse en 2024 on trouve l’informatique (-48 %), le secrétariat-bureautique (-40 %) et la VAE (-29 %). Et la plupart des autres grands domaines de formation régressent également (langues, coiffure-esthétique, création d’entreprise, communication…).
Au sein des 1,232 million de personnes qui se sont formées, 46 % sont des femmes – et même 49 % hors permis moto. Mais ce qu’on constate en 2024 c’est la hausse des demandes des jeunes, avec 29 % de moins de 30 ans, alors qu’ils ne représentent que 21 % de la population active, tandis que les demandes des plus de 60 ans s’abaissent : -10 %. Les plus diplômés sont plus nombreux, avec 64 % des formations débutées par des personnes ayant le bac ou un diplôme du supérieur. Enfin les personnes inscrites à France Travail constituent 35 % des entrants en formation, en progression de 8 % dans l’année.
En conclusion
En 2024, le CPF est toujours très souhaité par beaucoup de personnes actives. Créé comme un droit individuel basé sur une dotation annuelle de l’employeur sur le compte individuel de chaque salarié, le succès croissant du CPF jusqu’en 2021 et son maintien à un haut niveau ont engendré des difficultés de financement, surtout quand le coût de la formation est supérieur au montant accumulé sur le compte individuel. Les restrictions de 2024 ont fait baisser les demandes après le mois de mai et ont lié plus étroitement le dispositif à l’utilité professionnelles. En 2025 la dotation prévue par France Compétences est réduite de 500 millions, à1,5 milliard d’euros. On sait les problèmes financiers globaux de l’État mais cela percute les besoins de compétences du pays et la nécessité de permettre aux actifs de mieux vivre leur parcours professionnel et de progresser.
Source
- Le compte personnel de formation en 2024. Une année marquée par plusieurs réformes – Dares Résultats n° 39 – juillet 2025 :
– https://dares.travail-emploi.gouv.fr/.../DR_CPF_2024.pdf

