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Le poids de la maternité sur les salaires

jeudi 4 septembre 2014

Une étude publiée par le Centre d’études de l’emploi en juillet dernier porte sur l’effet de la maternité sur la rémunération des mères en comparant les secteurs public et privé.

En France, les femmes sont surreprésentées au sein de l’emploi public et moins présentes dans le secteur privé. Ainsi, le rapport annuel sur la fonction publique de 2011 montre qu’en 2010, 59,8 % des emplois des trois fonctions publiques étaient occupés par des femmes. En revanche, au sein du secteur privé, elles ne représentaient que 39 % des salariés.

Cette surreprésentation des femmes au sein du secteur public s’explique notamment par une offre de mesures de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle plus importante. Parmi ces mesures, celles qui contribuent le plus à expliquer la féminisation de la fonction publique sont : l’aide financière à la garde des enfants, la prise en compte de la vie familiale pour l’attribution du temps partiel et l’existence de crèches ou de places en crèche.

Les interruptions de carrière suite à la naissance d’un enfant sont plus fréquentes et durent plus longtemps dans le secteur privé que dans le secteur public. Elles ont un impact fortement négatif sur les carrières salariales des mères. Par conséquent, l’ampleur de l’écart de salaire entre les mères et les femmes sans enfant peut différer entre les secteurs public et privé. Les femmes cherchent parfois, suite à la naissance d’un enfant, à ajuster leurs conditions de travail. Ainsi, les mères ont tendance à se réorienter vers des emplois offrant des « aménités » (emploi du temps plus flexible, possibilité de travailler à partir de son domicile, moins de travail de nuit, etc.), au prix d’une rémunération salariale plus faible.

Les auteurs concluent premièrement qu’au sein des secteurs privé et public, il n’existe une pénalité salariale associée à la maternité qu’à partir du second enfant ; deuxièmement que dans le secteur public, l’écart de salaire mensuel entre les mères et les femmes sans enfant provient essentiellement du nombre inférieur d’heures de travail effectué par les mères.

Dans le secteur privé, les mères de deux enfants perçoivent un salaire mensuel de 11,9 % plus faible que les femmes sans enfant, et la pénalité s’élève à 24,9 % pour les mères de trois enfants et plus. Dans le secteur public, les mères de plus d’un enfant sont également pénalisées mais dans une moindre mesure, puisque la pénalité associée à deux enfants s’élève à 6,1 %, et celle associée à trois enfants et plus à 15,9 %.

La proposition des auteurs de l’étude serait d’encourager le développement de mesures de conciliation vie familiale-vie professionnelle pour permettre aux salariées du privé d’interrompre moins fréquemment et moins longtemps leur carrière suite à la naissance d’un enfant, ce qui réduirait la pénalité totale associée à la maternité dans ce secteur.


Le document :
http://bit.ly/Z7e9iP