Dans un rapport du 27 janvier 2025, elle pointe le fait que les inégalités se résorbent trop lentement et que les mesures prises n’ont que des effets limités, car elles sont mal coordonnées et parfois difficilement applicables sur le terrain. Elle formule 9 recommandations :
1- Renforcer le rôle du ministère chargé du travail dans la négociation autour des classifications pour revaloriser les métiers majoritairement exercés par des femmes (ministère du Travail et de l’Emploi).
2- Réaffirmer la responsabilité de l’Insee comme coordinateur des statistiques genrées et inscrire la question de l‘égalité entre les femmes et les hommes au rang de priorité du Comité national de l’information statistique (Institut national de la statistique et des études économiques).
3- Respecter les obligations de saisine préalable du Haut conseil à l’égalité et l’impliquer dans la rédaction des parties consacrées à l’égalité femmes/hommes dans les études d’impact (services du Premier ministre).
4- Expliciter systématiquement les enjeux de mixité dans les engagements de développement de l’emploi et des compétences (ministère du Travail et de l’Emploi).
5- S’assurer que sous, cinq ans, les enseignants, personnels d’éducation et psychologues de l’Éducation nationale auront suivi un module de formation continue, afin de les sensibiliser et de les former à la pédagogie égalitaire, y compris dans les formations relatives aux fondamentaux, et au poids des stéréotypes de genre dans l’orientation des élèves (ministère de l’Éducation nationale).
6- Mettre en œuvre un plan de formation obligatoire à la question de l’égalité entre les femmes et les hommes pour les enseignants et autres personnels de l’enseignement supérieur, notamment ceux habilités à diriger des recherches ou des membres de jurys de recrutement (ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche).
7- Développer les actions visant à présenter des modèles féminins exerçant des métiers scientifiques et renforcer les programmes d’accompagnement par le mentorat et le tutorat (ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche).
8- Renouveler la convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif (2019-2024) et les réunir pour le pilotage, en cohérence avec le plan interministériel « toutes et tous égaux » (ministère de l’Éducation nationale, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche).
9- Mettre en œuvre le régime des sanctions en cas de non-respect des obligations en matière d’égalité professionnelle (ministère du Travail et de l’Emploi).
Il faut remettre de la cohérence dans les politiques :
« les actions du ministère du Travail ont souffert d’une discontinuité dans les stratégies interministérielles, qui s’est parfois traduite par l’abandon pur et simple de plans pourtant ambitieux »,
déplorent les auteurs du rapport de la Cour des Comptes.
Le monde professionnel est perçu comme étant le plus inégalitaire. Le 22 janvier 2025, le rapport annuel sur l’état du sexisme du « Haut conseil à l’égalité » (HCE) a dressé un bilan assez négatif des inégalités professionnelles :
- 76 % des Français estiment que les femmes et les hommes n’y sont pas traités de la même manière.
- 10 % des femmes ont déjà vécu une discrimination à l’emploi, la même proportion a déjà subi des étreintes ou baisers de la part d’un collègue ou d’un homme qu’elles ne connaissaient pas.
- Le phénomène de « boy’s club » au travail est constatée.
- Mais aussi une polarisation de positions : « les femmes sont plus féministes et les hommes plus masculinistes, surtout les jeunes ».
- Le HCE note tout de même un recul du sentiment d’avoir été discriminée dans ses choix d’orientation professionnelle.
Il faut s’appliquer à tous les facteurs expliquant les écarts salariaux : concernant la sous-valorisation des emplois féminins, le ministère du Travail doit pousser vers une revalorisation des emplois féminisés :
- Pour supprimer les biais genrés lors de la recherche d’emploi, il faudrait expliciter systématiquement les enjeux de mixité dans les engagements de développement de l’emploi et des compétences (EDEC).
- Il faut repenser la question de la conciliation des vies professionnelle et personnelle et plus spécifiquement de la parentalité, dont la charge continue de reposer davantage sur les femmes et impacte tant leur temps de travail que leur évolution professionnelle.
Bien qu’il mérite d’être amélioré, l’index de l’égalité professionnelle est un outil visant à calculer les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes dans l’entreprise. Il est obligatoire pour toute entreprise présentant au moins 50 salariés au cours de l’année écoulée. Il doit être publié chaque année, au plus tard le 1er mars.

Références