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Les Grèves en 2020 : une baisse largement expliquée par la crise du Covid-19

mercredi 15 juin 2022

La crise du Covid n’a pas eu pour seul effet la baisse de l’activité. Elle s’est aussi traduite fort logiquement par une baisse des arrêts de travail. Une étude de la DARES (service statistique du ministère du Travail) parue en mai 2022 montre que 1,2 % des entreprises ont connu au moins un arrêt de travail en 2020 pour fait de grève. C’est plus de deux fois moins qu’en 2019. Le nombre de journées individuelles non travaillées qui mesure l’intensité des grèves est, lui aussi, en baisse de 58 % par rapport à 2019. Cette baisse est effective dans tous les secteurs.

Moins de grèves et moins intenses

1,2 % des entreprises qui ont connu un arrêt de travail en 2020, c’est le chiffre le plus bas depuis le début de la création de cet indicateur par la DARES. 18 % des salariés travaillaient dans une de ces entreprises en 2020 (-6,7 pts par rapport à 2019).

Plus la taille des entreprises est importante, plus les arrêts de travail sont nombreux. On va de 0,4 % des entreprises de 0 à 9 salariés à 3,8 % pour les entreprises de 100 à 199 salariés et surtout à 23,6 % des entreprises au-delà de 500 salariés. Tous ces chiffres sont en baisse significative par rapport à 2019. Cette dernière année avait été une année dominée par le conflit des retraites et donc avec un nombre élevé d’arrêts de travail notamment dans les grandes entreprises.

Les arrêts de travail de 2020 ont donc aussi été de moindre intensité qu’en 2019. 67 journées individuelles non travaillées pour fait de grève (JINT) pour 1 000 salariés en 2020.

Les secteurs concernés par les grèves

C’est dans les transports que les arrêts de travail ont été les plus nombreux avec aussi la plus forte intensité. Dans ce secteur, 2,8 % des entreprises ont connu au moins un arrêt de travail et 448 journées individuelles non travaillés (JINT) pour fait de grève. 2,3 % des entreprises de l’industrie ont été concernées par un ou des arrêts de travail avec 360 JINT pour 1 000 salariés. À l’inverse, pratiquement aucune entreprise de la construction n’a connu un arrêt de travail (0,1 % des entreprises) et le JINT pour 1 000 salariés a été de 28.

Les motifs et revendications

69 % des arrêts de travail ont été motivés par des mouvements interprofessionnels. Là encore c’est moins qu’en 2019 où le pourcentage s’élevait à 85 %. 42 % des arrêts étaient motivés par des conflit internes. 11 % des conflits étaient à la fois internes et externes.

Au-delà du conflit des retraites (16 % des arrêts) qui s’est terminé en début d’année à la suite du retrait du projet gouvernemental et qui a été la principale origine des mouvements interprofessionnels de 2020, les autres principales revendications des grévistes portaient sur les rémunérations (48 %), les conditions de travail (24 %) et l’emploi (14 %).

Finalement, les conflits du travail en 2020 se sont concentrés dans les grandes entreprises et quelques secteurs d’activité et pour des motifs nationaux. Au-delà du caractère un peu exceptionnel de 2020, année du Covid, il est vrai que, depuis longtemps maintenant, les grèves ne sont plus un phénomène massif en France. Même si le droit de grève doit rester un outil de défense des travailleurs, la régulation des conflits peut prendre d’autres voies par le dialogue social entre patronat et syndicats.


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