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Les travailleurs aux horaires atypiques : essentiels mais soumis à de nombreuses contraintes

samedi 3 décembre 2022

En 2021, selon le ministère du Travail, 45 % des salariés soit 10,4 millions de personnes avaient des horaires dits « atypiques ». Ils travaillent le plus souvent dans les secteurs qui assurent la continuité de la vie sociale, notamment la fonction publique. Les non-salariés sont aussi particulièrement concernés. La crise du covid avec le chômage partiel a fait baisser leur nombre en 2020 et 2021.

Travailleur atypique : définition

Pour le ministère du Travail, sont considérés comme travailleurs atypiques ceux qui travaillent au moins un fois sur une période d’un mois soit le soir de 20h à minuit soit la nuit entre minuit et 5h soit le samedi ou le dimanche.

36 % des salariés travaillent le samedi et 20 % le dimanche. 25 % travaillent le soir et 10 % la nuit.

Qui sont les travailleurs atypiques ?

Les salariés de la fonction publique sont plus concernés que la moyenne des salariés du privé quelles que soient les modalités de travail atypique. Ainsi, 32 % des salariés de la fonction publique travaillent le dimanche (contre 17 % dans le privé), 41 % le samedi (34 % dans le privé), 34 % le soir (23 % dans le privé) et 12 % la nuit (9 % dans le privé). Ils assurent la continuité du service public notamment la sécurité des personnes et des biens et la permanence des services de soins.

Les travailleurs atypiques sont plus nombreux dans trois secteurs d’activité : l’hébergement-restauration où 65 % des salariés sont concernés, le commerce (59 %) et le transport-entreposage (56 %) avec pour chacun d’eux des contraintes particulières. Le soir pour 44 % et le week-end dans l’hébergement-restauration (57 % le samedi, 44 % le dimanche), le samedi pour le commerce (53 %) et la nuit pour le transport-entreposage (22 %). Le travail de nuit concerne aussi plus souvent les travailleurs de l’industrie (15 % des salariés du secteur contre 10 % en moyenne).

Ce sont aussi plus souvent des hommes (46,2 %) que des femmes (43,7 %). Les salariés à temps plein sont plus concernés (45,9 %) que les temps partiels (40,4 %). Les deux catégories socio-professionnelles les plus souvent en horaires atypiques sont les cadres (47,7 %) et les employés (48,7 %). Suivant les catégories, les modalités de travail atypique sont différentes. Ainsi, les cadres sont amenés le plus souvent à travailler le soir (37 %), les employés le samedi (45 %) et le dimanche (27 %) et les ouvriers la nuit (15 %).

Notons également que 78 % des travailleurs non-salariés ont des horaires atypiques, beaucoup plus que les salariés. L’écart est particulièrement frappant pour le samedi. Ils sont 70,6 % à travailler un samedi par mois contre 35,5 % des salariés et sont encore 56,1 % à travailler deux samedis par mois contre 24,6 % des salariés.

Les contraintes professionnelles sont aussi plus lourdes pour les salariés aux horaires atypiques

Tout d’abord, ils travaillent plus que les autres salariés. En effet, leur temps de travail annuel est estimé à 1 774 heures contre 1 537 heures pour les salariés à horaires normaux. C’est encore plus le cas pour ceux qui travaillent de nuit (1 841 h). Ils travaillent aussi plus de jours (222 jours contre 199). C’est aussi le cas pour les salariés à temps partiel (1 089 heures par an contre 860 heures).

Ils sont moins nombreux à bénéficier de deux jours consécutifs de repos hebdomadaires (73 % contre 98 % des salariés à horaires normaux). Ils sont en revanche plus nombreux à dépasser l’horaire prévu tous les jours ou souvent (32 % contre 20 %). Ils sont aussi joints en dehors des horaires de travail plus souvent que les autres (57 %). C’est particulièrement le cas des cadres (68 % contre 46 %) et des professions intermédiaires (41 % contre 24 %).

Moins de travail atypique durant la crise sanitaire

Le travail atypique a nettement diminué en 2020 du fait des mesures prises pour faire face à la crise sanitaire notamment le chômage partiel et s’est stabilisé en 2021. Avec 44,7 % en 2020 et 44,9 % en 2021, il se situe autour de 5 points de moins par rapport à 2019. La baisse est plus forte pour le travail du samedi ou du soir.



On le voit donc, les travailleurs aux horaires atypiques multiplient les contraintes professionnelles en plus des horaires décalés par rapport aux autres salariés. Ce sont aussi les travailleurs qui ont souvent assuré la continuité de l’activité pendant la crise sanitaire. Leur investissement souvent au détriment de leur vie familiale et privée mériterait pour nombre d’entre eux une plus grande reconnaissance.


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