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Qui sont les jeunes entrés dans le plan « 1 jeune, 1 solution » ?

mercredi 28 septembre 2022

Au printemps 2022, plus de 4 millions de jeunes de 15 à 29 ans auraient bénéficié d’une des aides du plan 1 jeune, 1 solution, mis en place pour faire face à la crise sanitaire et au fort chômage des jeunes. Une étude de la DARES sur la première année entre mi-2020 et mi-2021 confirme que le plan a concerné, cette année-là 1,8 million jeunes, soit une hausse de 41 % sur un an.

Une hausse de 41 % des entrées dans les différents dispositifs sur la première année du plan

Durant sa première année, le plan a conduit à une hausse des entrées des jeunes dans l’essentiel des dispositifs qu’il couvre, excepté les entrées en contrats de professionnalisation. Garantie jeune, insertion par l’activité économique, parcours emploi compétences, le plan « 1 jeune-1 solution » s’appuie sur des dispositifs déjà existants. Il vise à faciliter la formation et l’insertion professionnelle de jeunes.

Les entrées augmentent particulièrement pour les dispositifs d’accompagnement renforcé :

  • L’accompagnement intensif des jeunes - AIJ (+94 %), et la garantie jeunes – GJ (+50 %),
  • Les contrats aidés, que ce soient les parcours emploi compétences – PEC (+50 %) ou les CUI-CIE, qui ont été fortement réduits avant la crise et sont relancés par le plan.
  • Les entrées en contrats d’apprentissage sont aussi en hausse (+57 %), portées par l’aide exceptionnelle versée aux entreprises dans le cadre du plan de la réforme de 2018 et le recul du plafond de l’âge pour l’entrée en contrat d’apprentissage.

À l’inverse, les contrats de professionnalisation diminuent de près de moitié, malgré les aides exceptionnelles du plan. Un effet de substitution entre ces deux dispositifs pourrait expliquer en partie ces évolutions symétriques :

  • Les entrées en formation des personnes en recherche d’emploi de moins de 30 ans, augmentent quant à elles de 54 %.
  • Les entrées en insertion par l’activité économique - IAE s’accroissent également mais dans une moindre mesure (+24 %) de même que les prises en charge par les missions locales (Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie - Pacea +31 %).

Les entrées cumulées pour l’ensemble de ces dispositifs passent de 1,3 million sur la période de mi-2019 à mi-2020, à 1,8 million sur celle de mi–2020 à mi-2021, soit une progression de 533 300 des entrées.

L’accompagnement par les missions locales avec les 2 dispositifs (Pacea et Garantie Jeune) et l’IAE avec le dispositif d’accompagnement dédié de Pôle emploi (accompagnement intensif des jeunes - AIJ) sont orientés vers les moins diplômés.

 Les jeunes entrant dans le dispositif Pacea ou GJ sont :

  • Plus jeunes et plus éloignés de l’emploi. Au moins la moitié des jeunes ont au plus 20 ans, contre environ un sur cinq pour ceux en AIJ.
  • Moins diplômés, près d’un quart ont un niveau d’études inférieur au CAP-BEP, contre 5 % pour ceux entrant en AIJ.
    *Habitant plus souvent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV).

 Le public de l’IAE apparait le plus éloigné de l’emploi avec les dispositifs d’emploi aidé (CUI-CIE, PEC, IAE, Alternance). Les entrants dans ce dispositif résident davantage en QPV et sont moins diplômés (un tiers ont un niveau d’études inférieur au CAP-BEP).

  • Les publics des CUI-CIE et des PEC ont une position intermédiaire (65 % ont un niveau d’études CAP/BEP ou baccalauréat).
    Par rapport aux autres emplois aidés, l’IAE qui n’est pas structurellement tournée vers les jeunes, accueille un public plus âgé et plus masculin. Les contrats en alternance dans les missions locales et l’IAE concernent un public nettement plus diplômé :
  • Le public des apprentis se singularise par une part importante de jeunes et celui des PEC par une part élevée des femmes (66 %).
    Les jeunes de 15-29 ans entrés dans une formation destinée aux personnes en recherche d’emploi, dispositif non ciblé sur cette tranche d’âge, sont plutôt âgés et ont un niveau d’études plutôt dans la moyenne des autres dispositifs du plan.

Un profil similaire à celui des jeunes entrés dans ces dispositifs un an avant

Malgré la hausse des entrées dans les principaux dispositifs du plan « 1 jeune-1 solution », le profil des entrants n’a pas connu de fortes évolutions à l’exception de l’alternance :

  • Les changements s’inscrivent dans des tendances de plus long terme.
  • Ils traduisent aussi les effets de la loi « Avenir professionnel » de 2018.
  • Les jeunes qui ont débuté un contrat de professionnalisation après le début du plan ont un niveau d’études moins élevé (24 % ont un niveau inférieur au baccalauréat contre 15 % pour ceux entrés en 2019).
  • La part des jeunes entrés en apprentissage ayant un niveau d’études inférieur au baccalauréat recule (45 % à 34 %).
  • L’âge des jeunes entrés dans ces 2 dispositifs baisse pour les moins de 20 ans pour l’apprentissage (-10 points), et pour les contrats de professionnalisation (-4 points).
  • La part des 20 ans ou moins diminue parmi les jeunes entrés dans le dispositif d’accompagnement (-5 points pour l’AIJ, -3 points pour la GJ, -1 point pour le Pacea). Elle augmente pour les PEC (+4 points) et l’IAE (+ 2 points).

Le gouvernement se félicite du bilan positif pour la quantité de jeunes concernés. En termes de qualité, la Cour des comptes critique « un plan jeune mal proportionné. L’objectif du nombre de bénéficiaires assigné à chaque dispositif n’a pas été déterminé à partir d’une projection des besoins réels des jeunes selon leurs profils, mais a été fixé principalement en fonction de la capacité des organisations à monter en charge ».


Références

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