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Chaque enfant compte

samedi 2 juillet 2016

Rapport de l’Unicef sur la situation des enfants dans le monde en 2014.

De manière générale, le rapport 2014 révèle que les progrès accomplis en faveur des enfants à l’échelle mondiale sont inégaux et qu’un trop grand nombre d’entre eux sont laissés pour compte. Ces enfants deviennent « invisibles » et leur pauvreté est dissimulée par des moyennes statistiques qui reflètent une amélioration générale de la situation mais masquent les disparités existant au sein des pays.

Trente ans de collecte des données

Trente ans se sont écoulés depuis que La Situation des enfants dans le monde a commencé à publier des tableaux de statistiques nationales et mondiales normalisés visant à fournir une image détaillée de la situation des enfants.

Depuis la présentation des premiers indicateurs, beaucoup de choses ont changé. Cependant, le principe directeur reste le même : des données crédibles sur la situation des enfants sont essentielles à l’amélioration de leurs conditions de vie – et indispensables à la réalisation des droits de chaque enfant.

2,2 milliards d’enfants dans le monde

Il y a dans le monde 2,2 milliards d’enfants. Les données récoltées fournissent aux gouvernements des informations concrètes sur lesquelles ils peuvent fonder leurs décisions et leurs actions visant à améliorer la vie des enfants. De nouvelles méthodes de collecte et d’utilisation des données permettent en outre de cibler les investissements et les interventions afin d’atteindre les enfants les plus vulnérables. Le point de vue adopté par le bilan est original car il n’étudie pas les écarts entre les plus pauvres et les plus riches mais s’attache au fossé qui se creuse entre le bas du tableau et la moyenne.

Les données, à elles seules, ne changent pas le monde. Mais elles rendent les changements possibles en identifiant les besoins, en appuyant les activités nécessaires et en mesurant les progrès accomplis. Le plus important est que les décideurs utilisent les données pour apporter un changement positif et que ces données permettent aux enfants et aux communautés de demander des comptes aux responsables.

Ce que les données nous apprennent précisément

  • Quelques 90 millions d’enfants, qui seraient décédés avant d’atteindre l’âge de cinq ans si le taux de mortalité infantile était resté au même niveau qu’en 1990, sont toujours en vie, et ce, en grande partie grâce aux progrès réalisés dans les domaines de la vaccination, de la santé, de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement.
  • Les retards de croissance ont diminué de 37 pour cent depuis 1990 grâce à des progrès en matière de nutrition.
  • Le taux d’inscription à l’école primaire est en hausse, même dans les pays en développement particulièrement démunis : en 1990, seulement 53 enfants sur 100 étaient scolarisés. En 2011, cette statistique est passée à 81 enfants sur 100.

Mais les statistiques figurant dans le rapport témoignent des droits de l’enfant qui ne sont actuellement pas respectés.

  • Quelque 6,6 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans sont décédés en 2012, la plupart de causes pouvant être évitées. Leur droit fondamental de vivre et grandir n’a pas été respecté.
  • À l’échelle mondiale, quinze pour cent des enfants effectuent un travail qui compromet leur droit à être protégés contre l’exploitation et brime leurs droits d’apprendre et de jouer.
  • Onze pour cent des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans, ce qui compromet leurs droits à la santé, à l’éducation et à une protection.
    Les données révèlent aussi des lacunes et des inégalités qui montrent que les progrès réalisés en matière de développement sont inégalement répartis.

Un focus sur la France

Sur l’ensemble des pays étudiés, la France arrive en 28e position, devant la Belgique, le Luxembourg, la Slovaquie, l’Italie, la Bulgarie. Une mauvaise place qui s’explique par une situation très inégalitaire prévalant dans les domaines de l’éducation, de la santé ou encore de la « satisfaction dans la vie » exprimée par les enfants eux-mêmes. Pour les responsables de l’Unicef France, ce mauvais résultat de la France, qui dispose pourtant d’un système social assez complet, s’expliquerait par une politique systématiquement égalitaire. « La politique de non-différenciation, à l’œuvre en France, où les aides et les financements profitent à l’ensemble du système, tire l’ensemble du peloton mais ne prend pas en compte les besoins réels et les différents parcours ». Bref, les besoins réels ne sont pas assez pris en compte en France. Un constat que nous retrouvons dans de nombreux domaines dont nous avons déjà rendu compte : éducation, lutte contre les exclusions, mesures pour les jeunes en difficulté…

En conclusion Sébastien Lyon, directeur général de l’Unicef France a déclaré :

« Nous voulons porter un message global d’équité mais nous recommandons aux gouvernements de cibler les enfants les plus défavorisés. Nous voulons aussi les alerter sur les conséquences très négatives des politiques d’austérité et de rigueur à l’œuvre dans nombre de pays. ».


Sources


 

 

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