Pour François Chérèque, les propositions de M. Gallois allaient "dans le bon sens", mais il est opposé au choc qui consisterait à baisser dès 2013 les cotisations sociales, à hauteur de 30 milliards d’euros, en contrepartie de hausses d’impôts. "La CFDT est favorable au transfert d’une partie du financement de la protection sociale qui pèse sur le travail, et de le faire sur la CSG". "Il y a déjà un effort de 20 milliards d’euros sur la fiscalité qui est fait par les citoyens. Redemander un effort de 20 milliards en 2013, ce n’est tout simplement pas possible, parce qu’inévitablement ça va toucher le pouvoir d’achat et en plus ça va bloquer l’économie, on va rentrer au bout d’un moment en récession". La CFDT demande donc au gouvernement qu’il "étale cet effort sur le pouvoir d’achat sur plusieurs années".
« La reconquête industrielle est une nécessité, un vrai pacte social, une urgence », a admis Joseph Thouvenel, le vice-président de la CFTC qui a appelé à faire attention aux conséquences sur le pouvoir d’achat des salariés d’un transfert de cotisations sur la TVA ou la CSG.
La CFE-CGC a salué les préconisations de l’ancien patron d’EADS. « En mettant en œuvre rapidement l’ensemble des mesures proposées par le rapport Gallois, le gouvernement fera œuvre utile et sera certain que chacun y trouvera son compte, les zélateurs de la compétitivité coût comme ceux qui promeuvent la compétitivité hors coût », a commenté Bernard Van Craeynest, son président.
Jean-Claude Mailly a réaffirmé son opposition à une baisse de cotisations, niant le principe d’un problème de coût du travail par rapport à l’Allemagne. « Ce qui fait la différence, ce sont les gammes de produit, le tissu industriel, la stratégie, l’accès au financement », a rappelé le patron de FO.
Même son de cloche à la CGT pour qui le financement de la protection sociale doit absolument être lié aux cotisations sociales. Mohammed Oussedik, secrétaire confédéral CGT, a quant à lui estimé que « dans ce rapport, on s’entête encore à lier la compétitivité des entreprises et de l’industrie à la baisse du coût du travail et, selon nous, ça, c’est une faute, c’est une erreur parce que la compétitivité des entreprises n’est absolument pas liée au coût du travail dans ce pays. »
Laurence Parisot Medef, partage le diagnostic posé par Louis Gallois. « Ce rapport attire pour la première fois l’attention du grand public sur les problèmes de compétitivité prix des entreprises, indissociables des problèmes de compétitivité hors prix, juge la présidente du Medef. Il s’agit désormais de savoir quand et comment ses propositions seront mises en œuvre. »
Jean-François Roubaud CGPME, exhorte quant à lui le gouvernement de procéder rapidement à une baisse du coût du travail. « Je ne voudrais pas qu’on attende fin 2013 pour prendre ces mesures qui sont essentielles, y compris pour le moral des entreprises, prévient le président de la CGPME. On a besoin d’un choc. On a besoin de faire voir qu’il y a une vraie direction, une stratégie au profit de l’entreprise et de la création de richesse. »
Si Olivier Duha président de Croissance Plus, est satisfait des conclusions du rapport Gallois, il estime que la France n’a aujourd’hui plus le temps d’attendre. « Le gouvernement a perdu six mois sur le sujet le plus important de la France.