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Santé au travail : cerner les risques par secteurs et métiers

samedi 28 juin 2014

Les membres des CHSCT le savent bien : identifier les risques dans l’entreprise est une mission complexe. Trop souvent on ne les repère que lorsqu’ils sont révélés par des accidents et des maladies. Or toute la difficulté est d’anticiper, de prévenir.

La démarche de base, systématique, qui est une obligation légale de l’employeur, est d’inventorier les risques, de les analyser, de les classer et de les consigner dans un document (dit « document unique ») avec les propositions d’action à mettre en place pour les éliminer.

Cette responsabilité ne peut s’exercer efficacement sans démarche collective, avec la participation des représentants du personnel et des médecins du travail, mais aussi avec la contribution des premiers intéressés : les travailleurs eux-mêmes qui sont les meilleurs experts de leurs conditions de travail.

S’appuyer sur l’expression des salariés, dans une démarche d’enquête, est une bonne méthode que les CHSCT devraient employer plus souvent.

C’est d’ailleurs ce type de démarche que le ministère du travail (DARES : direction des études et statistiques) a engagé, à grande échelle, avec son enquête SUMER [1] , menée par 2 400 médecins du travail auprès de 54 000 salariés représentatifs de tous les secteurs.

On dispose ainsi d’une base de données qui permet d’identifier les principaux risques professionnels par métiers et par secteurs d’activité [2].

Cela peut servir de guide pour les investigations et les analyses de terrain des CHSCT.

Quelques exemples illustratifs :
Risques physiques *
 Des contraintes physiques intenses pour les ouvriers de l’industrie, de la manutention, du BTP (82% contre 38% en moyenne pour l’ensemble des métiers).
 Une forte exposition au bruit pour les ouvriers du BTP et de l’industrie (80% exposés à des bruits > 85 décibels, contre 18% pour l’ensemble des salariés).
 Des contraintes physiques intenses surtout dans la construction et l’agriculture.
 Un travail prolongé sur écran dans les métiers administratifs, les métiers de la banque et de l’assurance et les métiers de l’informatique (45% au moins 20 heures par semaine contre 22% pour l’ensemble des salariés).
Risques chimiques et biologiques *
 Une forte exposition aux risques chimiques pour les métiers de la maintenance (90% d’entre eux contre 33% pour l’ensemble des salariés) ou encore ceux de la mécanique et du travail des métaux, du textile et du cuir, du bois, des industries graphiques, des industries de process.
 Une exposition particulièrement importante aux risques biologiques pour les aides-soignants, les infirmiers et les sages-femmes (95% contre 22%).
 Les produits chimiques : la construction, l’industrie et la fonction publique hospitalière (FPH) plus exposées.
Contraintes d’organisation du temps de travail *
 Des contraintes machines ou de délais très prégnants dans les métiers d’ouvriers de l’industrie (50% contre 39% sont soumis à des contraintes de rythme de travail).
 Des horaires atypiques pour les métiers de la sécurité-défense, de la santé et de l’hôtellerie-restauration ; longs et surtout moins prévisibles pour les conducteurs de véhicules et pour les cadres.
 Des contraintes horaires plus fortes dans la Fonction publique hospitalière (FPH), le commerce et les transports.
Risques psychosociaux *
 Les tensions dues aux exigences de qualité : surtout dans l’industrie et la FPH.
 La pression des objectifs quantitatifs surtout sur les salariés de l’industrie, du commerce et des transports.
 Les agressions dans le travail : la FPH, premier secteur concerné.
 Davantage de comportements hostiles (agressions verbales… etc.) signalés dans l’industrie et les trois versants de la fonction publique.