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15 % de personnes en situation d’illectronisme

mercredi 26 juillet 2023

C’est le chiffre que vient de publier l’Insee pour 2021. S’il y a un léger mieux, avec une baisse de 3 points par rapport à 2019, cela fait encore 10 millions de Français entravés dans leur travail, leurs démarches, leur information, etc. Un enjeu pour les personnes mais aussi un enjeu pour les entreprises.

Les 5 compétences numériques de base

L’Insee les liste :
 la recherche d’information, (et sa vérification…)
 la communication en ligne (courriels…),
 l’utilisation de logiciels (traitement de texte...),
 la protection de la vie privée (refus des cookies, de l’accès à sa localisation…)
 la résolution de problèmes en ligne (accès à son compte bancaire en ligne, à des cours en ligne…).

Qui est en situation d’illectronisme ?

Les 15,4 % de Français concernés en 2021 regroupent les près de 14 % (13,9 %) n’ayant pas utilisé internet pendant les 3 derniers mois et les 1,5 % qui l’ont utilisé mais n’ont pas les compétences numériques de base. Et 28 % ont des compétences numériques faibles.

Les plus handicapées sont les personnes les plus âgées, près de 2/3 des plus de 75 ans (62 %), et déjà 1/3 des 60 ans et plus, alors que les jeunes s’en servent avec facilité. Les personnes peu diplômées sont aussi très concernées : les personnes sans diplôme risquent 7 fois plus d’être touchées par l’illectronisme que celles ayant un bac+3 ou plus. De même les personnes aux niveaux de vie les plus modestes : les 20 % composant le premier quintile sont 6,6 fois plus touchés que les 20 % les plus aisés (quintile 5). Et certaines professions sont plus souvent en situation d’illectronisme : 9 % des ouvriers par exemple, et seulement 2 % des cadres. Les habitants des DOM sont plus concernés (20 %) que les métropolitains (15 %).

Évolution et comparaison européenne.

Les non-utilisateurs ont cependant diminué puisqu’ils étaient 35 % en 2009 (-21 points), en particulier parmi les séniors (-39 points parmi les 75 ans et plus). La crise sanitaire et les confinements, engendrant télétravail et enseignement à distance, ont participé à cette baisse : -3 points entre 2019 et 2021, dont -8 points pour les personnes âgées, mais une inégalité accrue pour les personnes les plus modestes, souvent non équipées et dont l’illectronisme a moins reculé.

Ces chiffres placent la France dans une situation meilleure que la moyenne des pays européens pour les compétences numériques. Pour la tranche d’âge de 16 à 74 ans que l’on retrouve dans les enquêtes européennes, le taux français d’illectronisme est de 10 % alors que la moyenne de l’UE est de 14 %. Cela nous laisse cependant loin du Danemark (2 %), du Luxembourg (2,8 %) ou de l’Irlande (2,9 %), etc., ou même de l’Espagne (8,5 %), mais en meilleure posture que l’Allemagne (12,2 %), l’Italie (22,1 %) et d’autres.



La numérisation se répandant de plus en plus dans les entreprises et les administrations, avec de plus la perspective du développement de l’intelligence artificielle, c’est l’intérêt de leurs dirigeants de prendre en compte les besoins de développement des compétences numériques de leurs salariés. C’est une question d’efficacité, de productivité, d’autonomie, mais tout autant de qualité de vie et de conditions de travail, élément de la RSE, au contraire du stress et du mal-être engendré par le sentiment de ne pas être capable. L’inclusion numérique est une nécessité, pour les personnes et pour les entreprises ; la bienveillance et la formation en sont des outils.


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